Chapitre 24

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De nombreuses interrogations mais aucuns éléments de réponses. Elle n'était pas humaine mais encore? Un membre du Conseil était mort et alors? La nouvelle agitait Maxime qui préférait passer des coups de fil plutôt que de répondre à Axelonnie. Pire encore, il s'était isolé afin de ne pas être dérangé ou écouté par la blondinette. Comment pouvait-elle lui accorder sa confiance si lui-même s'amusait à cacher des informations? Et elle, dans tout ça? Comment devait-elle réagir? Elle devait savoir ce qu'elle était, d'une manière ou d'une autre et elle comprenait enfin qu'il était temps pour elle d'agir au lieu d'attendre après les autres.

Même si Maxime lui avait exigé de rester dans l'appartement pendant qu'il réglait "quelques affaires" dans son bureau, Axelonnie décida de désobéir. Elle craignait toujours autant de sortir, surtout à cause de Samantha mais son besoin de réponses était plus fort que tout le reste. Déterminée, elle troqua la robe qu'elle portait contre une chemise de Maxime. Elle flottait à l'intérieur mais au moins le vêtement était propre et couvrait une partie de ses cuisses. Malheureusement pour elle, elle allait devoir garder son legging qui n'était plus de toute fraîcheur. Sur la pointe des pieds, elle quitta l'appartement pour affronter le froid hivernal qui régnait dans les rues de Nancy.

Elle tourna plusieurs fois en rond, incapable de se souvenir de l'adresse exact. Elle cherchait la fameuse ruelle par laquelle ils s'étaient engouffrés la dernière fois mais sa mémoire lui faisait défaut. Le sens de l'orientation n'était pas une qualité dont elle pouvait se targuer. Toutefois, elle se rappela du chemin pavé, juste après un petit bistrot au nom loufoque. Ce n'est qu'une fois devant l'enseigne de "Stella Création" qu'une boule d'angoisse noua l'estomac d'Axelonnie. La commerçante n'était pas des plus amicales mais elle semblait savoir pas mal de chose. Maxime l'a dit lui-même, elle était l'une des seules à avoir compris qu'elle n'était pas humaine. Peut-être qu'elle détenait des éléments de réponses. Axelonnie redressa les épaules dans l'espoir de se donner un élan de confiance et de courage puis elle entra dans la petite boutique. A sa grande surprise, Stella se tenait là, au centre de la boutique, son poids basculé sur une jambe et les bras croisés sous une poitrine que la blondinette qualifiait de généreuse.

— Aux dernières nouvelles, ma boutique n'est pas un refuge pour SDF.

A tout hasard, Axelonnie regarda derrière elle, des fois qu'un sans abris se soit incrusté dans le décor mais il n'y avait personne d'autre que elle.

— C'est bien à toi que je m'adresse, la serpillière. Je peux savoir ce que tu me veux, encore?

Dans l'immédiat, Axelonnie n'éprouvait qu'une envie, celle de se carapater le plus loin possible de la vendeuse. Malheureusement pour les deux femmes, Axelonnie avait besoin d'éléments de réponses alors elle s'avança de quelques pas. La sirène haussa un sourcil, surprise par ce nouvel élan de confiance que la serpillière dégageait.

— J'ai des questions et...

— Et je ne suis pas un bureau de renseignements. Merci bien de quitter ma boutique et d'aller te doucher. Tu empestes jusqu'ici.

— Je... Non. Je ne pue pas.

Totalement prise au dépourvue et déstabilisée, Axelonnie renifla le dessous de ses aisselles. Elle ne sentait pas la rose, certes mais elle ne sentait pas mauvais non plus, elle avait pris sa douche la veille, en fin d'après-midi. Stella leva les yeux au ciel, exaspérée par ce boulet blond.

— Je suis une sirène, j'ai l'odorat très sensible. Alors permet-moi te dire, une nouvelle fois, que si. Tu empestes.

— Dans ce cas tant mieux. Si tu veux te débarrasser de ma pestilence, tu vas devoir répondre à mes questions.

Où que tu sois... je te retrouveraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant