Chapitre 25

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Loin d'être de nature serviable, Stella fit malgré tout l'effort d'offrir une coupe de champagne à son "invitée". En revanche, elle garda la bouteille pour elle-même. Axelonnie la remercia mais ne toucha pas à son verre dans l'immédiat, beaucoup trop nerveuse. L'appartement de Stella se situait juste au-dessus de son commerce, elles y étaient donc montées afin d'être plus à l'aise. Sauf qu'Axelonnie était loin d'être rassurée après avoir vu ses longues canines acérées. Pourtant l'appartement de la sirène ne manquait pas de charme, une décoration cocooning accompagnait une agréable odeur de cookies et de vanille. Stella s'enfonça dans son canapé, s'installant à l'exact opposé d'Axelonnie. Ce n'était pas contre la blondinette mais la faim commençait à tirailler la sirène et l'idée de croquer son invitée devenait presque obsédante.

— Donc, c'est quoi ta question?

— En fait, j'en ai plusieurs.

Forcément. Cela ne l'étonnait pas. Elle leva les yeux au ciel et ingurgita plusieurs gorgées de champagne directement au goulot.

— Je t'écoute.

Comment tourner les choses? Les questions se bousculaient tellement dans son esprit qu'il était compliqué pour elle de les formuler clairement. D'ailleurs, par où devait-elle commencer? Que pouvait-elle réellement confier à la sirène? Gênée et intimidée, Axelonnie se dandinait sur le canapé.

— Maxime m'a dit que je n'étais pas humaine.

— Effectivement.

Une confirmation aussi claire que concise. Axelonnie hocha la tête pour encaisser la nouvelle. Dans le fond, elle espérait encore n'être qu'une humaine lambda embarquée dans une situation extraordinaire. Elle avait eu l'espoir un peu fou que Maxime s'était trompé. Dorénavant, il ne lui était plus permis de se voiler la face.

— Tu sais ce que je suis?

Un blanc s'installa soudainement et Axelonnie n'entendait plus que le ronronnement dérangeant de la chaudière.. La sirène avait bien sa petite idée mais elle ne désirait pas s'avancer car certaines zones d'ombres persistaient. Ses doigts pianotaient sur la bouteille de champagne pendant qu'elle réfléchissait. Les secondes qui s'écoulaient rendaient Axelonnie folle d'inquiétude. Peu importe ce qu'elle était... elle voulait le savoir. Ou peut-être pas. Peut-être qu'elle était une créature si répugnante qu'elle allait amèrement regrettée d'en avoir eu connaissance. Une boule d'angoisse l'empêchait de déglutir normalement. L'attente devenait insoutenable.

— Peut-être, finit par lâcher la sirène. Mais j'ai besoin que tu m'en dises plus.

Autant de suspens pour ça? La frustration se joignait au soulagement. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, dans le fond. Axelonnie inspira pour mieux expirer. Son coeur pulsait avec force contre sa cage thoracique et ses mains devenaient moites, tant elle appréhendait.

— Tu veux savoir quoi?

— Pourquoi le Conseil ne t'ai pas tombé dessus? Et les vampires? Il s'est passé quoi au cours de la Cérémonie des cent ans? Et après? Tu dois me donner tous les détails.

La blonde se mordilla la lèvre, incertaine. Etait-il était bien sage de tout raconter à Stella? Après tout elle ne savait rien à son sujet. Tout comme elle ne savait presque rien sur Maxime. A dire vrai, en savait-elle bien plus sur J.C.? Axelonnie but plusieurs gorgées de champagne jusqu'à vider la totalité de sa coupe. La sirène l'observait , sans savoir si elle devait s'en amuser ou s'en inquiéter. Axelonnie inspira, expira, gonfla ses joues avant de les dégonfler et tendit son verre vide en direction de Stella. La sirène lâcha un rire de dédain.

— Tu m'as prise pour ta bonniche? Bouge tes fesses et va te chercher une bière. le champagne, il est à moi.

La méchanceté de Stella la déconcerta un moment, tant et si bien qu'elle déposa son verre sur la table basse et préféra en rester là.

Où que tu sois... je te retrouveraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant