Chapitre 29

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Pas le temps de réfléchir, Axelonnie détala en direction de la sortie. Le gibier prenait la fuite, la chasse pouvait commencer. La sirène s'élança en direction de la blondinette, elle la dépassa et se plaça devant le couloir qui menait à l'entrée. Des écailles à la place de sa peau hâlée, la transformation débutait. Elle agitait son couteau telle une promesse perfide avec son sourire carnassier et ses yeux émeraudes. Stella n'était que l'ombre d'elle-même, entièrement engloutie par sa nature la plus profonde et la moins humaine. Derrière elle, le loup-garou grognait mais Axelonnie était incapable de savoir si c'était en sa faveur ou non. Prise en sandwich... il n'y avait pas meilleur terme. Un frémissement d'effroi secoua sa carcasse.

— Je ne suis pas certaine d'être comestible. Je dis que je mange bio mais en vrai je m'empiffre de fast-food un week-end sur deux.

Sa voix trahissait sa terreur, tremblante et incertaine. Un craquement sinistre accompagna le mouvement de tête de Stella. Elle pencha la tête d'un côté, puis de l'autre et roula ses épaules. La sirène prenait son temps, se délectant de la peur qui émanait de la blonde. Axelonnie voulait se reculer mais pour ça, elle devait s'approcher du lycan.

— J.C. tu es toujours là?

D'un point de vue géographique, oui, il était bien là. Toutefois avait-il toujours toute sa tête ou lui aussi voyait-il Axelonnie comme un morceau de viande? En guise de réponse, un grondement se fit entendre. Si pour lui c'était clair et limpide, la banshee, elle, se trouvait toujours dans le flou. Jean-Christopher s'avançait à pas feutrés dans l'espoir de ne pas brusquer la sirène. Une fois assez proche d'Axelonnie, il posa une main sur son épaule pour l'inciter à reculer et à se cacher derrière lui. Sauf que la blondinette était une banshee, pas une télépathe. Prise par surprise, terrorisée, elle se retourna et le frappa dans un endroit que nous savons tous sensible. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne l'avait pas loupé. Créature surnaturelle ou non, le loup-garou tomba à genou, ses deux mains sur ses bijoux de famille. Elle voulait s'excuser mais au lieu de ça, elle s'empara d'une statuette sur une console et l'assomma avec. Impossible pour elle de deviner le camps qu'il défendait alors dans le doute... La sirène approchait, de sa démarche féline. Une véritable prédatrice. Elle lâcha le couteau pour mieux exhiber ses griffes. Elle s'imaginait déjà les planter dans la chair tendre de la banshee, déchiqueter ses membres et enfoncer ses mains dans les organes encore chaud. Un festin. La sirène se lécha les babines. Axelonnie balança l'objet sur la Denver enragée dans l'espoir de la ralentir et s'enfuit le plus loin possible des deux créatures. Elle avait parcouru la moitié du salon, à peine, quand des griffes tentèrent de la saisir. La douleur, fulgurante, accompagna les sillons vermeilles qui zébrèrent soudainement son bras. L'odeur du sang frais embauma aussitôt la pièce. La sirène sortit sa langue pour goûter à cette effluve métallique et onctueuse. Un délice qui la rendait folle, poussée par la faim et le vice. Elle grogna, la bave dégoulinant de ses deux paires de crocs. La sirène sauta sur Axelonnie qui chuta au sol sous ce poids écrasant. Impuissante, la banshee essaya de se traîner, de se hisser loin de la créature aquatique mais les crocs de Stella s'enfoncèrent dans son épaule. La blonde hurla. Sa peau se déchirait, son sang se répandait, imbibant le tissus de sa tunique et emplissant la bouche gloutonne de Stella.

— Stella, stop.

Axelonnie reconnaissait la voix de Maxime mais elle n'en était pas soulagée pour autant. La sirène était toujours sur elle, sa langue lapant la plaie toute fraîche qu'elle venait de créer. Le sorcier balança son sac de provision au sol et accouru. Il saisit Stella par la taille pour l'éloigner mais elle luttait. Au moins, la banshee parvint à s'extraire et à s'éloigner. Sa proie filait et le seul responsable était derrière elle. La sirène se retourna. Ses crocs claquaient dans l'air à la recherche d'un morceau de chairs à croquer. Il la maintenait à distance mais pour combien de temps?

Où que tu sois... je te retrouveraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant