Chapitre 22

59 13 4
                                    

Elle émergeait d'un sommeil sans rêve, l'esprit confus et le crâne martelé d'une douleur implacable. Axelonnie peinait à ouvrir ses paupières, devenues si lourdes par la fatigue. Bouger dans l'immédiat n'était même pas une option envisageable, son corps en entier refusait de quitter le lit dans lequel elle se trouvait. D'ailleurs, où était-elle? A mesure que les secondes passées, sa vision trouble devenait net. Elle décernait autour d'elle une paire de rideau noire à peine fermée sur un panorama dont elle ne connaissait rien. Elle comprit alors très vite qu'elle n'était pas chez J.C. et l'angoisse commençait à nouer son estomac. Agitée, elle cherchait à s'extirper de sa prison de coton mais bien vite, une main virile se posa sur son épaule, cherchant à la dissuader. Axelonnie leva les yeux vers Maxime, confuse.

— Que s'est-il passé?

— Tu as perdu connaissance.

La blonde fronça les sourcils. Elle se souvenait de la bibliothèque et de Clémence. D'ailleurs, où se trouvait la sorcière? Elle ignora les recommandations de Maxime et rassembla toute son énergie pour parvenir à se mettre assise sur le bord du lit. Sa tête lui tournait et l'envie de s'assoir lui prit avant de se rappeler qu'elle l'était déjà, justement.

— Où est Clémence?

— Ah... tu te souviens d'elle.

— Difficile de l'oublier.

Un bref sourire anima le visage du sorcier.

— Elle est retournée à sa chambre d'hôtel. Elle est probablement au téléphone avec sa famille, tentant d'expliquer pourquoi elle n'a pas assisté à la cérémonie des cent ans jusqu'au bout.

— Laisse-moi deviner... c'est à cause de moi?

— Nous pouvons dire ça.

Des bribes de souvenirs affluaient mais ça lui paraissait tellement surréaliste. L'origine de la marque derrière sa nuque... la manière dont la colère avait enflé jusqu'à ce qu'elle... crie? Déboussolée, elle cherchait à mettre de l'ordre dans ses idées. Maxime ancra ses poings dans le fond de ses poches, à la recherche de ses mots. Finalement... ce qu'il avait à lui dire, c'était comme un pansement... il fallait l'arracher d'un coup et ensuite on en parlait plus. Le sorcier joua un moment avec la chevalière à son doigt et se racla la gorge pour attirer l'attention d'Axelonnie. Lorsqu'elle posa à nouveau le regard sur lui, la culpabilité le submergea brièvement.

— Vous n'êtes pas humaine.

— Pardon?

— Vous n'êtes pas humaine, qu'il répète.

— Oui j'avais compris...

Elle avait comprit le sens de ses mots mais pas ce qu'il insinuait ni ce que ça impliquait. Axelonnie n'était pas la fille la plus intelligente du monde mais elle n'était pas idiote au point de louper une information pareil! A sa connaissance, elle était tout ce qu'il y'avait de plus normal... excepté ces derniers temps mais tuer quelqu'un... ça changeait une personne. Quoi de plus logique, non?

— Si ce que vous racontez est vrai... je suis quoi? Une elfe de maison?

L'ironie dont elle usait ne lui échappait pas mais il passa outre.

— Non... vous êtes trop jolie pour ça.

— Oh... ça existe vraiment?

L'espace d'un instant elle retrouva son innocence mais ça ne dura qu'un court instant.

— Non. Je faisais allusion aux elfes dans Harry Potter. Pas vous?

— Si, aussi.

La conversation déviait beaucoup trop de sa préoccupation principale. La blonde secoua la tête comme pour reprendre ses esprits. Mauvaise idée, son mal de crâne augmenta, accompagné de nausée. Maxime grimaça.

Où que tu sois... je te retrouveraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant