Chapitre 17 : Braou

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Rick est endormis. Et le vacarme engendré à proximité, est insuffisant pour le faire quitter le pays des rêves. La fatigue d'une nuit blanche de lecture surpasse ces bruits. Il ne se réveille donc pas.

Un mercenaire pressé traverse le camp en toute hâte. À la recherche de quelqu'un, il se met tout à coup à hurler :

— Patron !

Mais ceci ne le réveille pas plus. L'agitation alentour, qui gagne en intensité, n'est pas plus efficace, pour un temps tout au moins. Car l'agitation à la croissance constante, devient rapidement plus prononcée. Elle devient alors suffisante pour l'extirper de ses rêves.

Quelques hommes en armes et armures, un peu trop bruyant dans leurs déplacements, rendent l'agitation alentour désagréable. Cette fois-ci, le bruit voisin, devient suffisant pour extirper Rick de son sommeil.

Ses yeux s'ouvrent avec difficultés. Brumeux, ils s'habituent à la luminosité ambiante. Rick aperçoit alors le dénommé Pouchard. Rencontré la veille, il sort de sa tente, accompagné de chevaliers.

Guidé par son esprit plein de malice, Rick se dit alors. «Je pourrais aller me servir dans son stock de concoction !»

Il se remémore ainsi la présence de l'une d'entre elles. Visuellement identique à la description donnée par le carnet de Pierre, ce souvenir titille son esprit. Cela vient alors lui porter une drôle de sensation. Proche de celle d'une piqûre, elle lui apporte une vive énergie.

Le sommeil lui semblent être à présent lointain. Il se lève d'un bon, et se tient sur ses deux pieds. Ses genoux sont incapables de trembler, car bien trop motivés.

Bien qu'après réflexion, il ne peut écarter le fait que cela soit mal, il en vient tout de même à transformer cette pensée en acte.

À présent levé, il est décidé. Il traverse donc le camp dégarni de toute présence. Chevaliers et mercenaires s'avèrent être pratiquement absent. Rick réussit alors sans difficulté, à pénétrer dans le lieu désiré. Une fois à l'intérieur de la tente de Pouchard, il prend bien garde à ne faire aucun bruit. Silencieusement, il débute sa recherche sans perdre un instant.

Parmi la multitude de flacons posés sur les étagères, son regard se balade anarchiquement. Dans un mouvement désordonné, à l'opposé de ce qui est observé, il se presse.

***

Au même moment, Pierre est libéré. Défait de ses chaînes par Kiyako et protégé des coups de fouets par Kel, il se retrouve dans une situation peu enviable.

D'un côté, il est heureux et reconnaissant, et d'un autre, il en est attristé. Même s'il est à présent physiquement libéré, la réalité de sa situation fait qu'il est toujours prisonnier :

— Je savais que ces gamins des bois poseraient des problème. Des criminels qu'ils sont. Dit l'horrible mercenaire, semblant se remettre doucement mais surement du coup bas porté par Kel.

À présent relevé, il fait face à son jeune agresseur. Bien que décidé à se venger, il n'a point le temps d'agir. Stoppé par une voix retentissante, celle-ci qui provient de son dos, est accompagnée de moult tintements reconnaissables.

Cette voix, appartenant à Pouchard, l'horrible mercenaire la perçoit uniquement comme un outil. Il se dit pouvoir disposer de celle-ci pour atteindre ces gamins des bois impertinents qui lui sont si insupportables.

La voix de Pouchard reprend et dit :

— Que se passe-t-il ici ? Et pourquoi ce Guorou n'est-il pas au travail ?

— Patron, c'Guorou refusait d'travailler ! Nous l'avons mené ici pour le punir et l'remettre dans le droit ch'min. Mais ces gami... Ces, ces jeunes gens. Ils sont intervenus et ont interféré avec les affaires du camp, ils m'ont même agressé. Dit l'horrible mercenaire d'un ton quelque peu mielleux, se donnant ainsi l'apparence d'une victime.

[abandonné] L'Entre Trois - Tome.1 - Le route à suivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant