[abandonné] L'Entre Trois - Tome.1 - Le route à suivre

Chapitre 20 : Fief

Sur la route pavée, tout proche d'un fief, se tient à l'arrêt, un petit groupe. Celui-ci, composé de quatre enfants, quatre mercenaires et un cocher, tous sont plongés dans un échange mouvementé.

Tous votent pour ou contre l'exécution du cocher. Kel, Kiyako et Pierre, sont contre cette idée. À l'opposé, Rick, Jean et deux autres mercenaires se retrouvent à voter pour.

Avec quatre votes pour l'exécution et trois votes contres, il reste un mercenaire qui s'abstient de donner son avis. Plongé dans le silence, il laisse la discussion aller. Cette dernière, à présent bien avancée, semble être sur la fin :

— Rien ne nous oblige à faire de ce voyage une situation qui se solde par la mort de l'un d'entre nous. Dit Kiyako, confiante. Terminons ce voyage normalement et tout ira bien.

— Quatre voix contre trois. Tu sais ce que ça veut dire. Dit Rick. L'exécution l'emporte.

— Non ! S'exclame le cocher, au bord des larmes. Je vote contre !

— Ne sois pas idiot. Dit Jean. Ta parole ne compte pas. Et si nous devions en venir à demander l'avis de tout le monde, il nous faudrait prendre en considération nos cinq camarades laissés au poste, ainsi qu'un autre.

— Mais ils ne sont pas là, alors que le cocher est quant à lui bien ici ! S'exclame Kiyako. Et dans ce cas, si je me fis à votre jeu ridiculement morbide, nous voilà amenés à quatre voix partout. Donc, nous allons à présent tous nous calmer et reprendre notre route. Tous ensemble.

— Vous trichez ! S'exclame Rick.

— Arrête-toi. Dit Kel, l'interpellant. Tu poses déjà suffisamment de problème comme ça.

— Et toi tu n'as très certainement compris que la moitié de ce qui est en jeu.

— Commence pas le moulin.

— Si je... Le moulin ?

— Ouep, le moulin !

— Mais pourquoi ?

— Car tu as un moulin au village, et que tu es comme lui.

— Heu, laisse-moi deviner. Grand, fort, indispensable et majestueux.

— Non, tu brasses du vent.

— Mais celui du village est un moulin à eau. Tu te rends bien compte que ce que tu dis est...

— Les garçons ! Rappelle à l'ordre Kiyako. Pouvez-vous garder votre sérieux plus de cinq minutes. Les enjeux sont trop importants.

— Lui non, il peut pas, il est trop stupide pour ça.

— Je m'ennuie un peu mais oui je peux garder mon sérieux. Attends, tu as dit quoi le moulin ?

— Non mais vraiment. Cette histoire de moulin, je t'assure que c'est mauvais.

— Stoppe ! Les enfants, vous êtes insortables. S'écrit Jean, rabaissant sa lance dans un soupir. Ne te méprends pas petite, je ne suis pas spécialement attiré par l'idée de tuer cet homme. Alors pour éviter que l'on en vienne à s'étriper entre nous, je vais le laisser en vie. Ainsi, il vous montrera par lui même à quel point il est un traître doublé d'un couard.

— Ouf ! Vous entendez raison. Je suis rassuré. Dit Kiyako soulagé.

— On va s'en mordre les doigts. Dit Rick.

— Tu mouline.

— Tais-toi !

La petite troupe reprend alors son calme. Mais une chose n'échappe pas à Kel. Il remarque que Jean Capodier est étrangement satisfait du déroulé des évènements. Il ne peut donc s'empêcher de penser en lui même.