[abandonné] L'Entre Trois - Tome.1 - Le route à suivre

Chapitre 18 : Départ du camp

Tout est plongé dans l'obscurité. «Que... Que s'est-il passé ?» Se demande Kel, reprenant conscience. Alors que les sensations lui reviennent, une douleur montante se fraye un chemin. Une fois atteint un certain degré, celle-ci se stabilise. Cette douleur lui donne l'impression que son estomac a directement été frappé par un énorme rocher. «La vache, je douille !»

Sous le coup de cette douleur, il finit tout de même par rapidement la dompter. Ainsi fait, son esprit se concentre sur le reste de son corps, à la recherche d'une reprise de contrôle.

Kel ouvre les yeux, ce qui lui permet de constater sa situation. Entre quatre planches, sous un ciel dégagé, il comprend qu'il est allongé au sol d'une charrette. À son niveau, il aperçoit les mentons de ses amis.

Il reconnait facilement Rick qui semble perdu dans ses pensées. En face de ce dernier, se tient Kiyako. Celle-ci arbore une expression qu'il ne pensait pas pouvoir un jour observer sur ce visage.

La colère, la résignation ainsi que la tristesse semblent s'y mêler. Cette expression qui occupe le visage de Kiyako ne semble pas y avoir sa place, ce qui donne une sensation à Kel d'un non-naturel.

Ses yeux clignent quelquefois, puis il voit aussi, à l'avant de la charrette, une tête dont il n'en aperçoit que la chevelure.

Son environnement exploré, il décide de mettre en mouvement son corps. À peine contracte-t-il les abdos dans l'optique de se redresser, qu'il se voit être pris d'une forte douleur. Mais il encaisse cette dernière, sans pour autant se priver de partager ses sensations :

— Ouille, ouille ! Mais qu'est ce que j'ai pris dans le bide ? Demande-t-il d'une voix rauque, seule témoin du temps passé.

Rick et Kiyako sortent tous deux de leur rêverie. Ils portent alors leur attention sur le plaignant :

— Ça va ? Demande Kiyako, avec ce qui semble être toute la compassion du monde. Il n'y est pas allé de main morte tu sais. Dit-elle, se laissant envahir par le remords. Je suis désolé. De mon côté je n'ai rien fait.

Accablée par son inaction passée, elle est interrompue par Rick :

— Et ben, c'est pas trop tôt ! S'exclame-t-il, usant d'un ton qui peut être perçu comme insultant.

Kel, est depuis un moment déjà, accoutumé aux réactions épidermiques de son ami. Pour cela, la discussion lui semble naturelle et sans insulte :

— Bon, pendant que tu piquais un petit somme, moi de mon côté, ben j'ai pas tout compris. Mais ! On se retrouve maintenant avec une charrette pour nous transporter directement dans leur société. Sacré ascension hein ? Plus besoin de marcher dans ces bois pénibles et de se brûler les mollets sous le coup de l'effort.

— Où est-il ? Demande Kel.

— Où il est qui ? Demande en retour Rick. Tu m'as écouté au moins ?

— Où est-il ? Insiste Kel, se tournant vers Kiyako.

Cette dernière comprend parfaitement de quoi et de qui retourne la question. Mais la réalité fait que, en ce qui concerne cette situation, tous deux sont impuissants :

— On ne peut rien faire. Finit-elle par dire, dénuée de son entrain habituel.

— Je me fiche de savoir ce qu'on peut faire ou non. Je vais pas le laisser ici, pas dans une telle situation.

— Mais c'est super ça ! S'exclame Rick. Je comprends encore rien de ce qu'il se passe !

— Arrête-toi gamin des bois. Dit une voix qui provient de la tête chevelue semblant tenir la place de cocher. Tu t'es fait casser la gueule. Et si tu insistes en y retournant, certainement que tu t'y feras tuer. Tu sais, les chevaliers ne sont pas des personnes avec lesquelles on s'amuse. Ils n'ont pas le temps pour ce genre d'enfantillage.