[abandonné] L'Entre Trois - Tome.1 - Le route à suivre

Chapitre 32 : Une remontée du passé

— Souh, bloque lui une jambe. Filesse, bloque lui un bras. Moi, je m'occupe de lui botter les fesses. Dit Kel, confiant.

Bien qu'il reconnaisse qu'il ne peut remplir son objectif seul, pour ce qui est d'agir en équipe, il croit en ses chances.

«Je ne suis pas là pour me battre ou me mesurer à lui. Je suis là dans le but de lui rendre la monnaie de sa pièce.» Se dit-il avant que le cour de ses pensées ne soit interrompu.

Instantanément, sous son regard, l'élève de l'académie vêtu d'une robe noir, se retrouve à moins d'un mètre. Kel n'a pas le temps de réagir. Il ne voit que la tresse de son opposant se balader au gré de son déplacement.

Sans avoir le temps de se protéger, Kel reçoit un violent coup dans l'estomac. Le coup, qui est une nouvelle fois descendant, le projette en arrière, ce qui le fait glisser sur le sol. Toute la force de l'attaque est alors encaissée par son estomac.

«Heureusement que je n'ai pas encore mangé.» Se dit-il, sentant la vive douleur qui s'élève de son ventre, parcours son corps et rejoint sa gorge. Incapable de déglutir, il se force à porter son attention sur son agresseur.

C'est alors qu'il l'aperçoit en train d'esquiver habillement Souh. Mais cet enchaînement d'actions donne à Filesse une ouverture qui lui permet d'agripper le bras de l'élève. «C'est maintenant ou jamais. Mais j'arrive toujours pas à reprendre mon souffle.» Se dit Kel, réalisant son état.

Sa perception du temps se retrouve perturbée et tout lui semble beaucoup plus lent. Son incapacité à reprendre son souffle lui paraît alors être un évènement assez long. Sur le point de paniquer, le fait de voir Souh s'écraser au sol, redirige sa concentration sur l'élève à la tresse.

C'est alors qu'il remarque le déséquilibre dans lequel se trouve l'élève. Sans plus de réflexion, il renonce à sa bouffé d'air et se lance à l'assaut. Concentré sur sa cible, le reste ne lui importe plus.

Dans son mouvement, Kel ne peut qu'être témoin de la suite. L'élève Fouquet, qui a le temps de se défaire de l'emprise de Filesse, dans un habile geste à l'allure maîtrisée, son bras entame un mouvement ordonné qui éjecte Filesse.

La situation, bien que désavantageuse, s'avère être au final, ce dont-il avait besoin. Sa cible vêtu de noir est alors déséquilibrée et ses jambes occupées à retrouver ses appuis perdus. Les bras de l'élève, dans un élan qui ne peut être stoppé, lui libère la voie.

Kel arrive au contact et sans se rendre compte de la vitesse à laquelle les choses se déroulent, il ne se fait pas attendre. C'est alors qu'il porte un coup de pieds avec toute la force qu'il se connaît. Son coup, qui vise spécifiquement le derrière de l'élève, atteint sa cible.

L'air revient enfin dans les poumons de Kel, ce qui lui permet de reprendre le contrôle de sa voix :

— On botte pas le cul des écuyers ! S'exclame-t-il, le ton marqué par une pointe d'amusement et de satisfaction.

Son pied s'écrase violemment sur le derrière de l'élève. Ce dernier, dans une posture qui ne lui permet ni l'esquive ni la protection, se fait projeter dans les airs.

L'élève, qui s'écrase au sol face contre terre, se relève immédiatement. De la terre sur le visage et la tresse, l'élève ne dissimule pas sa colère. Mais il est une autre chose qu'il ne peut dissimuler, la douleur. Celle-ci, qui provient de son fessier, est lancinante. Cette douleur l'empêche momentanément de se mouvoir :

— Comment oses-tu ?

— Ben quoi ? C'est un juste retour des choses. Répond Kel.

— Vous n'êtes que des lâches et des faibles.