Nous avons perdu pour l'histoire

Un rapprochement en s'eloignant

Salieri

La musique... j'ai consacré ma vie à cela. Dans les églises, aux concerts, aux salons, j'ai su partager mon talent. Mais depuis que ce Mozart est arrivé... je travail plus, je veux me surpasser, je veux être parfait !!! Je suis plus âgé que lui, je dois être mieux que lui, plus expérimenté... cela me parait logique.
Lorsque je joue un morceau comme maintenant, je tente de transmettre toutes les émotions que j'ai en moi. Je sais que je peux surpasser Mozart mais je ne supporte pas le fait qu'une personne manquant tant de discipline soit à la hauteur de toutes attentes. Toujours continuant à jouer, je ressens une présence derrière moi... cela ne devrait pas être le cas, je veux dire... je suis arrivé à l'avance pour profiter de la scène, imaginer des personnes admiratives de mon talent avec l'empereur Joseph II m'applaudissant.
Et pourtant ... si ... je ressens cette présence, cette respiration que l'on peut comparer à une mélodie, c'était Mozart. Il a pris une chaise et s'est assis derrière moi. Je continue de jouer jusqu'à arriver à un point d'orgue. Je ne peux supporter ce regard. Je me lève et me retourne :

«  Vous êtes à l'avance. »

Cet insolent ne répondais pas tout de suite à ma remarque. Il se lève de sa chaise en ricanant :

« C'est une de vos compositions ? C'est très joli ! Cependant... je trouve le rythme un peu lourd... peut-être que c'est vous mais je pense que c'est surtout le morceau ... ou les deux ! Hahahahaha !!! »

« Je peux me passer de ce commentaire, ce n'est qu'un essaie. » lui répondis-je à cet ignoble personnage...

« Je veux simplement vous conseiller... » dit-il en prenant un air si innocent.

Je soupir et prend ses notes. Il a déjà fait tant de pages en si peu de temps ?! Et comment peut-il faire quelque chose de si harmonieux ..? J'essaye de rester le plus transparent possible. Je ne dois pas faire ce qu'il désire, c'est-à-dire, être époustouflé par son talent :

« Ce n'est pas si mal... rare compositeurs arrive à faire tout cela, mais vous n'êtes pas le seul » lui souriais-je.

Je voyais que la déception se lisais à travers les yeux de ce jeune homme, mais c'est tout ce qu'il mérite. Un tel frivole ne mérite pas la gloire.  Bref, après cela nous avons travaillé plus de deux heures pour voir quelque chose qui plaira au public, et surtout à l'empereur !
Cependant, cet effronté commençait à perdre son sérieux et a faire l'enfant, ce qui me perturbait, moi qui aime le calme.