Nous avons perdu pour l'histoire

Dechiffrage

Salieri

Cela fait déjà une semaine que je travaille avec Wolfgang Amadeus Mozart... tsss... Aimé de Dieu... quelle prétention. Cependant cela n'empêche qu'il est très talentueux... je dirai qu'il porte bien son nom même. Durant cette semaine, nous parlions de notre parcours musical. Je n'avais que faire de sa vie, mais il était mieux de m'informer pour comprendre cet individu. Son père Léopold Mozart est musicien... il l'emmenait faire des tournées en Europe avec sa sœur Nannerl depuis son plus jeune âge. Quand à moi, je suis orphelin, les chants religieux m'ont inspiré pour la musique... Comme si Dieu m'avait offert une chance.  Je dois tout à Florian Gassman qui m'a permis de faire des représentations à Vienne, Paris... c'est comme cela que je suis devenu célèbre. Mes opéras plaisent au monde entier. Cependant, plus je vois Mozart avancer sur ses œuvres, plus je ressens un danger. Ses musiques sont parfaites. Je ne le lui ai jamais avoué par peur de l'encourager à continuer. Mais à quoi bon, il continuera quand même.

J'écris et le blond se forçait mais je remarquais que depuis un moment ça n'allait pas. Je me posais certaines question:

« Est-ce que vous allez bien monsieur ? »

Il soupirait :

« Oui, c'est juste que j'évite de parler à Constance depuis une semaine... »

Oh non... Qu'il ne me parle pas de sa vie, je l'ai demandé par politesse ! Et qui est cette Constance ? Serait-ce la femme qu'il avait poursuivie lorsque je l'ai rencontré pour la première fois ? Vaux mieux le rendre plus enthousiaste, comme ça il aura la motivation de travailler. J'allais lui parler quand soudain il coupe mon inspiration:

« J'ai envoyé une lettre à mon père, il va me tuer. Je suis forcé de marier Constance Weber... sinon je vais devoir payer cher. Je l'aime de tout mon cœur mais... je ne suis pas prêt pour le mariage, il m'arrive parfois même d'avoir des maîtresses. Tel Don Juan, la fidélité n'est pas mon point fort.  Mais ce qui me heurte le plus, c'est que j'avais confiance en elle, ses sentiments semblaient sincères... elle m'avait remis sur le droit chemin après que sa sœur Aloysia m'ait quitté. Je ne sais plus où j'en suis... »

Je n'ai jamais connu l'amour mais je ressens une immense peine envers lui... Cette situation pathétique pourrait être dans une tragédie. Cette fois, je commence à voir un autre personnage, ce n'est plus le frivole que je connais mais plutôt un homme perdu, avec un cœur brisé qui n'attend que d'être réparé. Sa respiration tremblait et je pense qu'il allait pleurer. Je ne savais réellement pas quoi dire. Par reflex, j'ai mis ma main sur son épaule pour le rassurer. Il tourna sa tête vers moi avec un air surpris et interrogateur :

« Ne vous embêtez pas à cela. » il essuie ses larmes. « Je sais que vous n'avez rien à faire, cela se sent hehe... »

« Non monsieur Mozart. Je ne peux vous laisser dans un tel état. Nous sommes amis après tout. »

Cet phrase était un électrochoc pour lui, il se mit à sourire et à me serrer fort... très fort même dans ses bras:

« Ouiii !!! Vous êtes mon ami ! Oh Salieri que je vous adore ... pardon ! » il me relâcha.

Je n'aime pas le contact physique. Mais disons que c'était une exception pour cette fois, je ne dirais rien. Au moins, le fait que je sois son « ami » le réjouis. Je ne devrais pas, c'est mon rival...  Néanmoins, se sourire brillant de milles éclats et ce rire si mélodieux réchauffait mon cœur. Depuis que je le connais, je fais toujours le même rêve : je tombe dans les enfer alors que lui, il s'élève aux cieux avec sa musique divine. Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête.
Le jeune compositeur, un peu plus heureux me proposait que nous nous voyons plus souvent, dans des tavernes ou des fêtes par exemple. J'ai accepté. Je ne sais pas si c'est un bon choix, mais je pense que cela aura un avantage pour accumuler des informations sur lui.