Pesante sensation

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Salieri

Je regardais par la fenêtre de ma chambre, il s'en est allé. Je m'assieds sur le bord de mon lit, honteux. Je l'ai chassé mais en réalité je voulais qu'il reste au près de moi.
Ce n'était pas plus mal en vrai. Qu'allais-je lui dire ..? Depuis que je le connais... j'ai envie de ressortir quelque chose, des mots, une peine... je ne sais pas réellement. La douleur est mon seul moyen de l'expliquer.  J'ai débuté cela depuis la semaine dernière.
J'ai peur. J'ai peur de tout. Il a une femme, bientôt un enfant. Qu'est-ce que notre amour en deviendra ..? Il est tellement enthousiaste de fonder une famille... il doit être fier de sa femme. Je ne suis donc pas si aimé que cela. Être plongé dans la jalousie et la paranoïa est une des pires sensations. Et ce n'est pas qu'en therme de relation amoureuse.
Depuis un moment on ne fait qu'entendre des éloges sur lui, j'ai l'impression d'être effacé. Normalement je n'ai rien à craindre... la musique de Mozart est inadaptée dans notre civilisation et je respecte parfaitement les codes. Cependant... je vois clairement qu'il a le talent absolu dans ce domaine.
Il me détrônera. Je le déteste pour cela... et pourtant je l'aime... sa musique, et lui. A cause de cela, moi et mes œuvres seront perdues à néant... sauf si j'agis. Non... je me suis promis de ne pas le faire.

Je me lève de mon lit, descends et prend une bouteille de vin, ainsi qu'un verre en cristal. J'ouvris la bouteille et fit couler dans mon verre ce liquide rouge vermeille. C'était à ras bord. Je m'assieds sur mon fauteuil, posais la bouteille sur la table à côté et regardais dans le vide. Je pensais sans cesse à cette peur constante qui pourtant ... tente de m'apaiser. Oui, c'est bien cela ma peur: Wolfgang Amadeus Mozart.
J'ai soif... j'ai fait un cul sec.
J'ai encore soif... je remplis de nouveau mon verre et le termine en quelques secondes.
Je me sens déshydratée... j'enchaîne les verres puis, je finis par prendre la bouteille et la termine.
Je vois flou... j'oublie... je ressens comme une joie et je commence à ricaner.... puis à verser des larmes.

« Mais pourquoi je pleeeeeuuuuure.... je ne suis pas triiiiiiste..... »

Je ne sais même plus ce que je dis...je parlais dans le vide puis... me suis endormie.

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« Réveillez vous Monsieur... »entendis-je.

J'ouvrais doucement les yeux... c'était une de mes domestiques... Katharina. Elle me parlait mais je ne comprenais pas ce qu'elle me disait... des acouphènes traversaient mes oreilles et j'avais un immense mal de crâne. Mon état s'est aggravé lorsque j'aperçus la lumière du jour. La jeune femme m'aida à me lever. J'observais mon horloge... 10 heures.
Je ne voulais absolument pas aller à la cours... tel un enfant, j'étais prêt à faire un caprice devant mes domestiques pour de pas me présenter. Cependant, durant mon temps de réflexion, Katharina m'a déjà parfumé et a correctement soigné ma tenue.
Je soupirais avant de monter dans la voiture.

Lorsque je suis arrivé, tout était comme d'habitude... je voyais Rosenberg assis sur un canapé à côté de sa femme et Stéphanie à l'écart. Le pauvre.

« Oh Salieri vous êtes là !! »

La voix de Rosenberg m'insupporte déjà. J'ai pris mon air hautain et froid, comme d'habitude:

« Oui, je suis là. »

Il était tout heureux, cependant, sa femme semblait ronchonner un peu:

« Une nouvelle personne vient d'intégrer la cours ! C'est une adorable femme, ravissante même ! »

Maria remuait son éventail :

Nous avons perdu pour l'histoire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant