Aprioris

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Constance

Dans une semaine, Wolfie et moi partirons à Salzbourg voir Nannerl et son père.
En réalité j'ai tant d'aprioris sur ce qui va se passer et... je serrais séparée de Raimund.
Quelques temps après sa naissance, nous remarquâmes qu'il tombait souvent malades... Nous pensions que cela serait temporaires mais nous nous sommes trompés.
Il tousse jour et nuit en lâchant d'énormes crachats , il a du mal à respirer, et... contrairement aux autres bébés de son âges, il est maigrelet et mange peu.
Il est vrai que je suis sortie faire quelques balades avec lui... suis-je donc fautive ?
J'espère simplement que son état ne s'aggravera pas.
Nous avons trouvé une nourrice pour lui, c'est une connaissance d'un de nos amis, le Baron Wetzlar. Cela me fait mal de me séparer durant une semaine de mon enfant pour voir cet homme qui me déteste....mais j'imagine que c'est pour la bonne cause.

J'étais entrain de nettoyer quelques meubles puis je voyais Wolfgang tenir notre enfant dans ses bras. Il était heureux mais comme toujours, pensif. Serait-ce la peur de revoir son père ? Serait-ce l'état de Raimund ? Autre chose ? Ou le tout réuni ?
Au moins, il était très ambitieux... il voulait à tout pris s'occuper de son enfant et lui faire écouter sa musique.
Je me suis rapprochée de Wolfie et Raimund:

« Coucou mon bébé » dis-je toute souriante.

Raimund rigolait en me voyant, à l'instar de son père, son sourire était rayonnant. Il avait hérité des ses gènes capillaires aussi, car il possédait des reflets blonds.
J'étais comblée de l'avoir. Wolfgang me regardait tout aussi souriant mais fatigué à force d'apaiser notre petit durant les nuits:

« Je suis heureux d'avoir eu un aussi beau fils avec toi... » m'annonçait-il en m'embrassant la joue.

Je rougissais... je l'embrassais en retour sur la bouche. Mon amour ricanait puis continuait à bercer Raimund:

« Il s'endort plus vite que je ne le pensais aujourd'hui... »

« Oui... tu penses qu'il ira mieux ? »

Je voyais le sourire de Wolfgang de dissiper peu à peu:

« ....J'en suis certains Stanzie... » ajouta-t-il en blottissant Raimund plus fort dans ses bras.

Au bout d'un moment, notre petit garçon s'est endormi. Wolfi l'a posé dans son berceau avant de lui embrasser tendrement le front.
Il me rejoignit en sortant de la chambre:

« Oh Stanzie... je sais que tu t'inquiètes pour lui, mais je suis certains qu'il ira mieux. Quand j'étais jeune, je tombais très souvent malade. Et me voilà, ici, devant toi. » prononçait-il en prenant mes deux mains.

Je lui souriais en retour puis me suis serré contre lui:

« Es-tu certains que c'est une bonne idée de laisser Raimund lorsque nous partirons ? »

« Ce sera le mieux, le voyage le fatiguerait. »

J'ai levé ma tête vers lui en le regardant dans les yeux:

« Et si nous restons ? Je ne me sens pas confiante à le laisser à une femme que je connais peu... »

Il soupirait:

« Nous le devons, je veux que mon père t'accepte ainsi que notre enfant. »

Je ne pouvais lui faire changer d'avis. Je montrais mon accord en remuant ma tête.

Nous avons perdu pour l'histoire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant