Nous avons perdu pour l'histoire

Croisement

Mozart

Ce matin là, je me suis levé pour aller retrouver monsieur Salieri. Habituellement, il se présente à la cours vers 10h. Je suis arrivé aux alentours de 9h50. Personne mis à part d'autres poudrés. Je continuais à l'attendre...
Au bout d'une heure, je me suis dit que cela était une perte de temps et je suis repartie. Un tour en ville serait pas plus mal.
Je suis donc allé à pieds rejoindre les lieux, par chance, j'ai pris un peu d'argent avec moi. Il y a tant de petits commerces... Puis, il y a de sublimes boutiques de vêtements, oh oui... Des vêtements en soie, colorés, pailletés avec des motifs dessus. Évidement, plus il y avait de motifs, plus ils étaient cher. Mais je n'avais que faire, la première impression est la plus importante, acheter cela me rassure.
J'entre dans une des boutique et j'ai déjà un coup de cœur. Une veste rouge et noire pailletée: je m'imaginais déjà sur cette avec...
Je l'ai essayé: elle est faite pour moi.

Je ne saurais dire depuis combien de temps je m'admirais dans le miroir... Je voyais devant moi un bel homme blond, avec le visage d'un ange et une tenue assortie avec.
La tenue était chère... très chère même... Mais elle en valait la peine , je l'ai acheté sans hésiter ! Après tout, il n'y a que Constance et moi à la maison, nous avons pas encore d'enfants, profitons-en !

Je suis sortie de la boutique, heureux de ma trouvaille. Je marchais tranquillement dans les ruelles constituées de galets puis, soudainement, parmi les personnes qui passaient, j'aperçus une silhouette sombre. Nous nous sommes croisés et la personne a accéléré le pas. C'était Salieri !
Je me suis retourné et l'ai poursuivit, il a tenté de me semer dans une petite ruelle, pas de chance pour lui, au bout de celle-ci se trouvait un cul-de-sac.

« Pourquoi fuyez vous Maestro ? »

Il se retourna vers moi, il avait un air désolé, réservé:

« ... et pourquoi me courir après ? »

« J'ai besoin de discuter avec vous... mon ami. »

Je me rapprochais de lui, mon cœur battait fort, mais j'essayais de rester calme:

« Pourquoi nous nous sommes plus vu depuis ces trois derniers mois ?? »

Il baissa les yeux:

« Taisez vous ... »

« Pouvons nous parler de ce qui s'est passé la dernière fois ...? »

« Taisez vous. »

Je voulais qu'il cède... qu'il me parle... je m'en fiche s'il s'énerve ou me frappe, je veux savoir:

« Pourquoi m'avoir complimenté alors que vous me détestiez au départ et surtout, pourquoi avoir tenté de m'embrasser ?! »

« TAISEZ VOUS !! »

Un blanc arriva. Son corps entier tremblait, il voulait dire quelque chose mais rien ne sortait...

« Maestro... »

En entant ce mot, il mit sa main devant sa bouche et éclatait en sanglot.
Je me suis rapproché de lui et le serrait dans mes bras:

« Quelque chose vous tracasse...? Vous savez très bien que vous pouvez tout me dire, vous êtes mon ami... »

Il me regarda dans les yeux:

« Je rêve de vous. Je ne cesse de penser à vous... Je... C'est maintenant que pour moi, j'éprouve des sentiments pour vous monsieur Mozart. »

J'ai eu un un frisson qui parcourait toutes mes veines. Était-ce vrai ? Je le laissais continuer.

« Je vous aimes monsieur Mozart, voilà, heureux de l'apprendre ? Je ne voulais plus vous revoir pour dévoiler mes sentiments et qu'ils soient rejetés de la sorte. De plus, depuis que j'ai appris votre alliance avec Constance, mon cœur a été chamboulé. Dans mes rêves, je vous vois et vous dites toujours la même chose: Maestro.»

Mes mains tremblaient. J'ai inspiré un grand coup:

« A vrai dire... je rêve aussi de vous. Et dans ces rêves, je ne suis jamais satisfait car nous ne nous embrassons pas , comme cette soirée dans les loges.  Il est vrai que je suis marié à Constance, et je l'aime de tout mon cœur. Cependant, j'ai ce même sentiment envers vous. »

Je me rapprochais de son visage, nos nez se collaient presque et sa grande taille me forçait à regarder en hauteur:

« Et si... Maestro Salieri... finissons ce que nous n'avons jamais fini... »

A la vue de son visage il était paniqué, surpris. Pour le rassurer, j'ai mis ma mains sur sa joue et ai doucement posé mes lèvres sur les siennes.  Nos corps se sont de plus en plus collés, le baiser semblait durer une infinité agréable... Je lui chuchotais à l'oreille:

« Je vous aime . »

Il avala sa salive:

« Moi aussi monsieur Mozart. »

Nous nous décollions à environ un mètre de distance. On se regardait. J'ai enfin eu ce que je voulais mais... je voulais aller plus loin...
Mon esprit était envahit par mes pensées avant qu'il dise:

« Vous avez acheté quelque chose ? »

Il est fort pour changer de sujet ! Enfin... c'est mieux que rester planter là a rien dire:

« Oui en effet, une nouvelle veste, vous voulez la voir ? »

Salieri haussa les épaules:

« Si vous voulez, chez moi plutôt ? J'ai décidé de poser un congé à mes domestiques donc nous ne serons pas dérangés. »

Serait-ce une invitation à faire quelque chose en particulier ...? Peu importe, je voulais tout de même entrer chez lui:

« Oui bien sûr, allons-y ! »

Nous sortions de la ruelle et il commanda une voiture. Je n'en prenais pas souvent, ça ne me plaît pas. Mais puisqu'il m'invite, je ne l'ai pas refusé.
Après quelques minutes nous sommes enfin descendus de la voitures et sommes arrivés devant sa maison. Quelle était jolie... de magnifiques murs jaunes et blanc , un grand toit gris et quelques plantations autours. Il n'y à pas à dire, il est bel et bien un aristocrate.
Nous sommes entrés et l'intérieur était encore plus surprenant, sur ses murs étaient accrochés des portraits de familles ou des tableaux qu'il a pu passer commande pour une meilleure esthétique. Les chaises rouges avec des motifs fleuries étaient ravissantes et les tables en bois étaient lissent. Puis je voyais dans le grand salon un immense tapis avec par dessus deux canapés, un fauteuil puis sur le côté un clavecin... 
Je me demandais pourquoi avoir tant de meubles alors que personne ne partage sa vie.  Néanmoins, je n'étais pas déçu de cette première impression.