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- Besoin d'aide pour quoi ? interrogeai-je.

- Mon neveu a disparu, me confia-t-il. Et je dois absolument le retrouver.

Il sortit une photo de son portefeuille et mon cœur se serra. L'enfant en question était jeune, très jeune. Il lui ressemblait légèrement, avec les mêmes cheveux bruns, mais la ressemblance semblait s'arrêter là.

- Je ne suis pas flic, déclarai-je à contrecœur. Je ne peux pas aider.

- S'il vous plait, m'arrêta-t-il. Je... Ça fait deux jours. La police fait moins d'efforts. On ne pense pas pouvoir le retrouver. Il ne reste que nous pour l'aider. Et peut-être vous.

- Et pourquoi moi ? lui demandai-je. Je ne suis pas détective privé. Je ne suis pas flic. Je ne suis pas la personne la plus qualifiée pour faire ça. Je peux éventuellement demander autour de moi, voir si je ne trouve pas quelqu'un qui puisse vous aider, ou qui sache quelque chose, mais mes possibilités sont limitées.

- Ce serait déjà beaucoup, assura-t-il.

- Je vais passer quelques appels, le rassurai-je. Revenez dans quelques jours, et je vous dirai ce que j'ai trouvé.

- Quelques jours ? hésita-t-il.

- C'est le temps nécessaire pour récolter des informations sans que qui ce soit s'en rende compte, regrettai-je. Je ne sais pas quoi faire d'autre pour vous, monsieur.

- Sa mère l'a élevé seul, et... Je crois que je n'ai jamais pris soin d'eux, expliqua-t-il. J'ai vraiment besoin de vous. Merci pour votre aide.

Encore une fois, je me demandai pourquoi c'était à moi qu'il demandait, ou si il posait la même question à toutes les personnes de cette ville, ce qui aurait été étonnant. Il donnait l'impression d'être sûr de vouloir s'adresser à moi, et personne d'autre.

- Quelques détails de plus à me donner ? demandai-je.

- On pense que c'est peut-être en lien avec le père. Il avait des activités douteuses. Avec la mafia, ou ce genre de trucs, je veux dire.

Je grimaçai. Beaucoup de gens pensaient que toutes les organisations faisaient partie de la mafia, quand il s'agissait en réalité d'une branche très spécifique de la criminalité. Mais si il s'agissait réellement de la mafia, son neveu était réellement en danger, bien qu'il soit possible qu'il ait été en danger avec n'importe quelle organisation criminelle. Et je ne savais pas si j'étais capable de laisser un enfant en danger comme ça.

- Je ferai ce que je pourrai pour vous aider, lui promis-je.

Il me remercia avant de se lever de son siège et quitter l'endroit, sans rien commander, et sans un pourboire.

Beaucoup de questions tournaient dans ma tête, alors que Gaëtan, un petit colis dans les bras, se dirigeait vers le comptoir, regardant de haut en bas l'homme qui sortait du bar. Je ne comprenais pas pourquoi venir me voir en particulier. Je doutais qu'il soit allé voir dans tous les bars de la ville, et je doutais tout autant qu'il soit au courant pour mon implication dans l'Arcane. Et si ça avait été le cas, s'il connaissait mes tendances criminelles, cela le rendait douteux, même si je n'avais pas fait grand chose pour me dissimuler. Et pourquoi se cacher sous l'excuse de la barmaid et ne pas me demander directement ? Peut-être avait-il eu peur des possibles conséquences, ce sur quoi je pouvais le comprendre.

- Qui est le beau gosse qui vient de sortir ? Ne me dis pas que tu me trompes déjà, plaisanta Gaëtan en posant le colis devant lui.

- Tu le trouves beau ? demandai-je, surprise.

Je devais avouer ne pas y avoir pensé avant qu'il le fasse remarquer, mais pour Gaëtan, peut-être que l'inconnu pouvait être séduisant. Je n'y avais pas spécialement fait attention, mais il était vrai qu'il était dans le style de mon compagnon. L'inconnu était maigre, avec l'air fatigué, de grands yeux et l'air de ne pas prendre soin de lui-même. Un peu comme moi, d'une certaine manière.

L'Arcane : AbsolutionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant