- Tout est bon ? demandai-je une dernière fois, vérifiant que tout le monde avait bien compris notre opération.
Nous étions dans la voiture de Lucas, qui avait accepté de rester dans la voiture pendant que nous nous occupions de la partie dangereuse de notre opération. Nous étions garés près de l'entrée, et la voiture grise n'attirait heureusement pas l'attention sur nous.
J'avais emmené mes couteaux au cas où, mais je ne pensais pas devoir m'en servir. Nous attendions la seconde parfaite où Gaëtan et moi sortirions du véhicule pour nous diriger vers l'entrée, qui était vide à cette heure-ci d'après Endzela. Je vis deux hommes sortir de la ruelle, sans se douter de rien.
- Maintenant, lançai-je à Gaëtan en ouvrant la portière. On devrait bientôt être de retour.
Le plus silencieusement possible, et le visage dissimulé par les capuches de nos sweat-shirts, nous nous sommes approchés de la porte, en rasant les murs. La rue était déserte, et je continuai de surveiller pendant qu'il sortait ses outils pour tenter de crocheter la porte. Vu l'état de celle-ci, si il n'y arrivait pas, nous n'aurions pas de mal à l'enfoncer, mais je préférais éviter d'attirer l'attention.
Je surveillais les entrées vers la ruelle, les fenêtre condamnées, cherchant à déceler si quelqu'un nous observait. Ça n'avait pas l'air d'être le cas.
- C'est bon, déclara Gaëtan à mon grand bonheur.
Je m'introduis dans l'endroit à sa suite. L'intérieur ne changeait pas beaucoup de la rue, on y trouvait une ambiance lourde, des murs décrépits et une très faible entrée de lumière. Je cherchai rapidement le plan de l'endroit sur mon téléphone, et Gaëtan et moi suivions les indications. Je fus la seule à entrer dans la salle, qui était aussi vide que prévue, et Gaëtan restait derrière. Il était sûrement celui qui maîtriserait le mieux la situation si des gens devaient se montrer.
Aucune autre porte n'était verrouillée, à part celle de l'entrée, ce qui était étonnant. Je ne pensais pas qu'ils seraient aussi négligents, mais peut-être était-ce seulement parce que le bâtiment devrait être vide pendant très peu de temps.
J'entrai donc dans la pièce, pour trouver un enfant effrayé attaché à une chaise. Je me demandais si c'était vraiment la définition d'Endzela de "bien traité", mais je ne comptais pas lui faire la remarque. Elle nous avait donné les bonnes informations, je reconnaissais le petit Louis de la photo que son oncle m'avait montrée, et je pensais sincèrement qu'elle avait fait de son mieux.
Je dégainai un couteau et m'approchai lentement, ce qui eut pour effet d'arracher un glapissement terrifié à l'enfant.
- Non, s'il vous plaît, articula-t-il.
Je levai les mains et approchai encore plus lentement, utilisait mon ton le plus doux pour lui parler.
- Non ! Non, ce n'est pas pour te faire du mal. Je suis là pour t'aider, ton oncle Lucas est dehors. Ok ? Ne t'inquiète pas.
Ses mains étaient jointes aux barreaux de la chaise par des colliers de serrage en plastique, ce qui rendait la tâche difficile. j'aurais pu dénouer une corde assez rapidement ou la découper facilement, mais il était impossible de simplement tirer sur le plastique pour le briser, et je ne voulais pas taillader les fins poignets du garçon. Cependant, je n'avais pas le choix.
- Je vais te détacher, expliquai-je pour qu'il ne panique pas. Mais ça va être compliqué, et je risque de te couper, tu comprends ? Je dois aller vite pour te sortir de là, ça va sûrement être un peu douloureux, mais tu dois être courageux.
Il hocha craintivement la tête, et je le sentis se tendre alors que j'approchais le couteau des liens. Je glissai la lame entre le cercle de plastique et son poignet, faisant mon possible pour ne pas l'érafler. JE procédai ensuite à couper le lien en instaurant un mouvement vertical. Mais mon mieux n'était pas assez, et malgré mes précautions, je ne pus faire autrement que de le piquer quelque fois, sans pour autant trop lui faire mal.
VOUS LISEZ
L'Arcane : Absolution
AksiABSOLUTION nom féminin (latin absolutio) Acte par lequel le prêtre pardonne les péchés. Cora, vingt-deux ans, propriétaire d'un bar à la vue de tout le monde, tueuse à gages dans les petites ruelles sombres. Elle vit de ses mensonges et son sang-fr...