Chapitre 1.

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- C'était comment ? demanda Maxence à Alix qui venait de d'affaler sur son lit.

La jeune femme haussa les épaules. Le blondinet leva les yeux au ciel.

- Je comprends pas pourquoi tu continues à coucher avec ce gars si à chaque fois, tu reviens de chez lui avec autant d'enthousiasme que si tu revenais d'une conférence sur les échanges économiques dans l'espace Schengen.

- J'ai une vie sexuelle Max, tu devrais déjà en être content.

Son meilleur ami roula les yeux et se lança dans un monologue sur l'importance d'avoir une connexion particulière avec son partenaire. Alix n'écoutait que d'une oreille, quelques mois plus tôt Maxence la poussait littéralement dans les bras de Ruben. Aujourd'hui c'était ce même garçon qu'il décriait en disant qu'il n'était de toute évidence pas fait pour elle.

- On s'en branle qu'il soit fait pour moi ou non. Je suis pas en couple avec lui.

- Tu mérites mieux.

- Je te signale que tu m'as dit « fonce ! » la première fois qu'il m'a invitée chez lui.

Parce qu'évidemment Maxence espérait qu'elle en tombe raide dingue. Que Ruben et elle filent le parfait amour et qu'ils puissent planifier des sorties à quatre avec Loan, le copain de Max. Mais aucun des deux jeunes n'avait particulièrement envie de se poser, ils s'entendaient bien mais n'avaient finalement jamais grand-chose à se dire.
Alix cochait la case « sexe » de sa liste de la normalité et Ruben n'avait pas besoin de jouer les dragueurs sur des applications de rencontre, pour assouvir ses envies. Un arrangement qui leur convenait donc parfaitement.

- Tu me déprimes Alix. T'aimes trop te contenter d'une Clio quand tu pourrais rouler en Lambo. Sérieux, t'es belle, intelligente, riche, super douée. Ok t'as un gros problème de socialisation et tout le monde croit que t'es froide et hautaine, mais on sait tous les deux que tu es ta seule barrière.

N'ayant absolument pas rejoint son ami pour subir une leçon de sa part. Alix se redressa, poussa un soupir et récupéra ses affaires pour quitter la maison des Guéna. Ignorant Maxence qui lui criait qu'elle ne pourrait pas toujours fuir la vérité, elle se demanda quand est-ce qu'on la laisserait enfin tranquille.

Lorsqu'elle se retrouva face au portail de chez elle, un sourire étira instantanément ses lèves. Elle pouvait déjà entendre les jappements impatients et les sauts surexcités de Yara qui avait senti son odeur.

Comme chaque jour depuis quatre ans, une fête formidable en son honneur l'attendait, avec pour seule participante une chienne malinoise débordante d'énergie qui n'avait d'yeux et d'oreilles que pour sa jeune maîtresse. Alix prit quelques minutes pour câliner l'animal qui ne boudait pas sa joie de la retrouver. C'était vraiment le meilleur moment de la journée.

Alors qu'elle récupérait le courrier dans la boîte aux lettres avant de rejoindre la maison, la jeune femme fut surprise de découvrir une lettre à son nom. L'adresse était écrite à la main, ce qui ne laissait pas supposer que cela puisse être un courrier administratif, pas de trace non plus du cachet de son école.

Elle l'ouvrit en rentrant, Yara ne la lâchant pas d'une semelle. Lorsque ses yeux se posèrent sur les premiers mots, elle sentit son cœur s'arrêter.

"Alix, ma fille,"

Un haut le cœur la saisit. Elle lâcha tout ce qu'elle avait dans les mains. Sauf la lettre.

Depuis que le monstre était sorti de prison, elle avait cette crainte qu'il débarque ainsi dans sa vie. En quatre ans il ne s'était jamais manifesté et Alix avait toujours su au fond d'elle que cela finirait par arriver.

Temps perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant