Chapitre 5.

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Pour ceux qui ne me suivent pas sur Instagram, je vous ai mis en média la bande annonce que j'ai fait pour cette histoire ! Celle de Des Années est aussi disponible sur mon compte YouTube. Bisous 😘

Alors qu'il s'évertuait à trouver une réponse pour le message que lui avait envoyé Alix, Léonard fut très surpris de recevoir soudainement un appel de sa part. Pris au dépourvu, il hésita soudainement sur la marche à suivre.

- Putain Ouss', elle m'appelle ! Je fais quoi ?

- Bah décroche !

Le garçon obtempéra et le reniflement qui lui parvint quand il colla le téléphone à son oreille lui fit froncer les sourcils.

- Alix ? Ça va pas ?

- On peut se voir ? Max n'est pas dispo et...

Léonard s'empressa d'accepter avant même qu'elle ne se justifie plus. Il avait grandement envie de se rattraper de l'échec du rendez-vous de midi.

- Je suis chez Ousmane là, tu veux venir ? Tu sais où c'est ?

Le concerné détourna les yeux de l'écran de la télévision sur laquelle il jouait à la console. L'air moyennement satisfait du fait que Léonard invite des gens chez lui.
Il y eut un silence à l'autre bout du fil et l'adolescent craignit un instant qu'Alix lui ait raccroché au nez. Mais au bout de quelques secondes, sa voix faible finit par lui parvenir :

- J'ai pas trop envie de voir du monde.

Subtile manière de demander à ce qu'ils soient seul à seule. Léo se levait déjà pour récupérer ses affaires. En quelques minutes il avait salué toutes les personnes présentes chez les Wann et déserté leur intérieur.

Ils se retrouvèrent près d'une station de métro à égale distance de leurs points de départ respectifs. Malgré la pénombre, Léonard put voir sous les yeux d'Alix que des larmes avaient dilué l'encre noire de son maquillage. Gêné, le garçon ne sut quoi dire ou demander, il attendit simplement, assis à côté d'elle sur la rambarde de la bouche de métro.

Au bout de longues minutes simplement ponctuées de reniflements réguliers, Alix finit par sécher ses yeux et prononcer une phrase qui décontenança Léonard :

- Je devrais rentrer, ma mère doit être folle d'inquiétude.

Mais elle ne bougea pas d'un pouce et lui se demanda pourquoi par deux fois en vingt-quatre heures, la jeune fille avait demandé à le voir pour ne rien lui dire. Il ne savait pas s'il fallait la forcer un peu ou bien juste attendre que cela vienne d'elle. Alix ne ressemblait à personne et elle-même ne semblait pas toujours savoir ce qu'elle attendait de lui.

- Pourquoi ta sœur ne rentre plus à Paris ? demanda-t-elle soudainement.

Léo sentit sa gorge se nouer et se rappela qu'il avait craché le morceau dans l'après-midi en espérant que ça améliore un peu ses liens avec Alix. Désormais il était un peu honteux face à elle, une drôle de pudeur rendait difficile ses confidences.

- Elle... Elle s'est séparée de son copain... C'est un peu compliqué, la famille d'Ilyes et la mienne sont très liées. On est tous très proches de lui... Enfin, on était. J'ai pas de frère, lui c'était... Bref, c'est pour ça qu'elle rentre plus.

- Je l'ai vu aujourd'hui.

Léo fronça les sourcils et adressa un regard surpris à son interlocutrice.

- Qui ?

- Ilyes.

De plus en plus étonné, le blondinet se demanda comment ces deux-là avaient pu être en contact. Il savait que Mathieu avait aidé Ilyes quand il s'était implanté dans le 92, mais ignorait qu'Alix était désormais amenée à le voir plus que lui.

Temps perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant