— Je viens chercher le cadeau de la princesse, à la place du prince.
— Il t'envoie toujours faire ses commissions, celui-là... se moqua le bijoutier. Mais je sais ce qu'il aurait désiré lui offrir, suis-moi.
Le blond l'entraîna dans l'arrière-boutique, une petite pièce remplie de tiroirs fermés à clef et de petites tables couvertes de morceaux de métal, de petites pierres et d'outils délicats. Les murs étaient littéralement tapissés d'armoires, où se cachaient de magnifiques créations que l'artisan ne désirait pas exposer au moindre regard envieux.
Il sortit les clefs de sa poche et déverrouilla l'une des cachettes, pour en sortir un paquet enroulé dans un tissu soyeux violet. Il le posa délicatement sur un des rares espaces encore disponible dans la petite pièce et commença à dévoiler son œuvre en écartant les soieries.
Un magnifique diadème apparut sous le regard appréciateur d'Ash. Tout argenté, fait de fils entrelacés avec art, orné de pierreries translucides et scintillantes ainsi que de petites perles pour encadrer les joyaux, c'était un véritable bijou royal à la valeur inestimable. Les doigts fins de l'artiste le soulevèrent doucement pour que le capitaine puisse l'observer plus en détail, mais son choix était déjà fait.
— Il est parfait, Dryt'. Il est digne de la princesse de Jasulem, murmura-t-il.
— J'en suis particulièrement fier. Ces pierres viennent de loin, au-delà des terres des sorcières et ces perles sont issues de mon royaume d'origine, Atlantis. Ce sont les meilleures que l'on puisse trouver.
— Je n'en doute pas. Les tritons sont les plus doués pour obtenir des perles aussi belles.
L'orfèvre replaça le diadème dans son emballage et s'en alla chercher une boîte, elle aussi incroyablement raffinée, pour l'y placer. Ash lui tendit quelques pièces d'or, une petite fortune qui ne trouerait pas le moins du monde la caisse royale.
— Bien. À présent suis-moi, j'ai reçu ce que tu m'avais demandé.
Ash se laissa entraîner dans la cour, puis dans la maison de son ami. Elle avait toujours été rassurante, cette maison, où il avait passé quelques mois, à l'abri, au chaud et entouré, le temps d'oublier les horreurs qu'il avait vues.
Le sol était fait de bois, lisse et brillant, parfois recouvert de tapis doux et chauds sous les pieds. Les meubles étaient en bois brut et sec, clairs, se mariant à la perfection avec les murs beiges aux entrailles de pierre solide. Les lampes qui éclairaient la première pièce, le salon, ajoutaient une chaleur agréable et rassurante.
Le triton lui fit signe d'attendre et s'engouffra dans la pièce qui lui servait de réserve, camouflée derrière une bibliothèque. Dans cette pièce qu'Ash n'avait entraperçue qu'une seule fois, se cachaient des bijoux plus particuliers, des ouvrages interdits et toute sorte de choses magiques. C'était dans cet endroit que Dryt'waru conservait des pierres de lune, dont il faisait des pendentifs pour Ash, et quelques autres babioles qui suffiraient à le condamner aux yeux du roi. Jusqu'ici, il ne s'était pas fait prendre. Son envie d'aider les autres êtres qui croisaient sa route était plus forte que sa peur.
Le bijoutier revint enfin, avec un étui allongé, comme un petit fourreau, décoré de lettres en argent dans un langage inconnu. Le cuir était brillant et d'excellente qualité. Ash le prit dans ses mains et le soupesa, avant d'en sortir la lame brillante aux lignes douces et gracieuses.
— Une dague de la forêt des elfes. Rare et précieuse, mais incassable et toujours aiguisée, commenta l'orfèvre. J'ai mis du temps à l'amener à moi, mais à présent elle t'appartient.
Ash sortit quelques pièces de sa propre bourse cette fois, les remit à l'artisan, puis attacha l'arme fabuleuse à sa ceinture, camouflée par la cape.
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Le prince et le loup (finie)
FantasyPour qui a le malheur de naître différent, il n'existe qu'un espoir : se cacher. Car à Jasulem, le surnaturel est traqué sans relâche... Ash, lui, a échappé à ce destin en devenant le plus proche ami du prince Ethel, cachant ainsi sa véritable nat...