Chapitre 20

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C'est terminé. Je tourne la dernière page et pousse le dossier vers le centre de la table.


La lecture m'a pris plus de temps que prévu car j'ai fait plusieurs pauses mais j'ai réussi. J'ai tenu le coup.

Evan est resté prés de moi, silencieux durant tout ce temps et grâce à sa présence je n'ai pas sombré dans les souvenirs horribles de ces cinq jours qui ont à jamais changé ma vie.


-Tu veux qu'on sorte ? Aller courir ?

La meilleure idée de la journée ! Cela me permettra de me recentrer.

-Courir, c'est bien. Mais pas longtemps, on a beaucoup de monde à interroger.

-Je sais, dit-il en se levant.

Quelque chose me dit que lui aussi à besoin de se vider l'esprit mais il me laisse seule afin de préparer les entrevues qui nous attendent.


Mon portable sonne au bout de vingt-cinq minutes de courses. Un message d'Evan

« Il est l'heure de se remettre au boulot »

En moins de dix minutes, je suis de retour dans la salle de réunion, propre et apte à travailler. Mon coéquipier est là devant moi. Nonchalamment appuyé sur une des tables, les sourcils froncés de concentration, les yeux rivés sur le profil psychologique du malade que nous traquons. Un pincement au cœur me fait porter ma main droite à ma poitrine : sa tignasse brune toujours décoiffée, sa mâchoire carré, ses lèvres fines ... Il est trop craquant.

Lorsqu'il se retourne vers moi et me sourit, je ne peux empêcher mes lèvres d'en faire autant. Nous ne serions pas au bureau je me serais précipité dans ses bras ...

-Ce soir, me dit-il avec un haussement de sourcils malicieux.

Quoi ? Je suis certaine de ne pas avoir dit un mot. Suis-je si transparente ?

-Je ne vois pas de quoi tu parles, lui dis-je narquoise avant de prendre la pile de feuille nécessaire à notre premier interrogatoire.

-J'aurai juré le contraire.

Soudain, il est derrière moi, je sens son torse sur mon dos.

-Pas ici, chuchotais-je. Pilas m'a déjà assez emmerdé ce matin.

Il me saisit le bras et me tourne pour lui faire face.

-Comment ça ?

Je lui raconte la lourdeur de mon collègue et ses allusions pathétiques ainsi que ma dernière phrase assassine qui a su le remettre à sa place.

-Tu as bien fait, dit-il en jouant avec une mèche de mes cheveux capricieux.

Il est vrai que d'un point de vue capillaire nous avons le même problème, sauf que les miens bouclent et que les siens sont juste indisciplinés, quoique s'il les avait plus long, ils onduleraient certainement.


La seule information que nous ayons pu confirmé durant cette journée est que le kidnappeur conduit un van blanc du style utilitaire d'entreprise. Un témoin nous a assuré que la plaque d'immatriculation portait le blason de New-York. L'homme est donc très certainement du secteur, mais combien de van blanc y a-t-il dans le comté ? Beaucoup trop !


J'ai fait part de ma théorie à Evan et Stilson qui nous seconde dans cette enquête, après tout c'était la sienne à l'époque de mon enlèvement.

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