Scars

Chapitre 21

Evan ne m'avait pas menti, son immeuble est une vraie forteresse. Le gardien me demande mon identité, l'inscrit dans son registre avant de me donner un pass et de nous souhaiter une bonne soirée.

Nous n'avons pas échangé un seul mot durant tout le trajet, j'aurai été incapable de suivre une discussion tant mes pensées se bousculaient dans ma tête. Il me semble l'avoir entendu discuter au téléphone mais je n'y ai guère porté attention.

-Et bien, tu dois payer une véritable fortune, constatais-je en observant les alentours.

-La sécurité n'a pas de prix ...Comment te sens-tu ? Ose-t-il finalement en entrant dans l'ascenseur.

-Je ne sais pas trop.

Mes émotions ne sont certainement pas positives mais je ne sais laquelle me représente le mieux à l'heure actuelle.

Rapidement, je me trouve derrière lui pendant qu'il ouvre la porte de son appartement.

-Je t'en prie.

La pièce de vie est spacieuse et très lumineuse, il y a un coin salon avec un canapé d'angle gris clair,une table basse en verre et un tapis moelleux de couleur beige. La cuisine dans la pièce attenante est entièrement blanche.

-Tu as un diplôme en décoration d'intérieur ? Lui demandais-je décontenancée par tant de bon goût.

-Non, c'était meublé quand j'ai emménagé et comme j'aime bien ce style je l'ai conservé.

Il pose son épaisse veste sur le dossier d'une chaise, enlève ses chaussures et part dans la cuisine. Je l'imite et le rejoint.

-Je ne sais pas si tu as entendu mais j'ai demandé à Fiona de te déposer quelques affaires.

Alors que je secoue la tête, il prépare deux verres d'eau. Je n'ai rien écouté car je ne pouvais me sortir cette satanée lettre de mon esprit. Cette homme est un monstre et c'est moi qu'il veut. Je me suis préparée toute ma vie pour le jour où je pourrai enfin le mettre derrière les barreaux mais je ne pensais pas que ce jour viendrai si vite. Mais avant que je puisse savourer ma victoire, je vais devoir le traquer et l'affronter.

Evan quitte la cuisine et je le suis dans un couloir menant à deux portes closes.

-Ici la salle de bain et là, c'est la chambre. Je te laisse le lit, je prendrai le canapé.

-Tu n'es pas obligé, tu sais. Je peux te faire une petite place.

Est-ce-que je viens vraiment de dire ça ? Le rouge me monte aux joues.

-On verra, me dit-il rassurant.

Alors que nous prenons place sur le sofa, nos instincts d'enquêteurs reprennent le dessus. J'avoue que me plonger dans l'enquête me donne de nouveau le coup de pied aux fesses dont j'avais besoin pour refaire surface. Pendant nos interminables spéculations l'interphone sonne.

-Monsieur Cole. Une Mademoiselle Schmitt souhaiterai vous voir.

-Je l'attendais. Elle peut monter.

-Bien Monsieur.

Il revient vers moi et je le regarde le sourire aux lèvres.