Chapitre 28

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Sur le trottoir opposé au poste de police WNY, j'observe le va-et-vient incessant de la foule. Emmitouflée dans ma veste, le bas du visage caché dans mon écharpe, je sautille sur place pour me réchauffer. Vu les températures, je ne serai pas étonnée qu'il neige dans peu de temps.


J'aperçois Evan sortir et lui fais signe de me rejoindre.

-Salut la terreur, me dit-il en déposant un baiser rapide sur mes lèvres. On y va ?

-La terreur ? Vraiment ? Demandais-je un peu vexée sur le chemin du restaurant.

Il rit à ma remarque et m'explique tout en glissant sa main dans la mienne. Elle est merveilleusement chaude et j'en profite pour entremêler mes doigts aux siens.

-Ça m'est venu quand Stilson m'a convoqué ce matin. Il n'était pas content que nous nous soyons revu mais il semblait plus effrayé par ta réaction si tu apprenais ce qu'il m'avait dit.

-Il fait bien ! Je suis déjà assez remonté contre lui sans qu'il n'en rajoute.

-Mais tu te doutes qu'il se comporte de cette façon pour te protéger ?

Encore et toujours la même rengaine.

-Je ne suis plus une enfant ...


-Eh ! Salut les jeunes !

Intriguée, je me retourne vers cette voix.

-Edward ?! S'exclame Evan en saluant chaleureusement son beau-père. Qu'est-ce-que tu fais dans le secteur ?

-J'ai un chantier juste ici, dit-il en nous montrant un immeuble en travaux. Et vous vous ne travaillez pas ? Je croyais que les flics ne se reposaient jamais ! Rit-il

-Jo est en vacances et on profite de ma pause pour déjeuner ensemble, explique mon petit-ami.

-Ah d'accord ! Pour la dernière fois, je voulais m'excuser pour ta belle-mère, reprend-il gravement en s'adressant à moi. Elle est assez instable en ce moment ...

-Comme souvent, soupire mon petit-ami.

J'observe sans un mot leur échange et je sens le poids de l'addiction de la mère d'Evan sur leurs épaules.

-Ce n'est pas le tout mais j'ai du boulot ! On se voit plus tard Evan. Content de t'avoir vu Jo.

Et il nous quitte avec un signe de la main.


-Vous vous voyez souvent ? Demandais-je à Evan.

-De temps en temps. Il passe me voir au poste et nous allons déjeuner ou boire un café, ça nous permet de parler de ma mère sans qu'elle soit présente.

Cette situation ne doit pas être simple, je n'arrive pas m'imaginer avoir ma mère dans cet état et pour lui montrer ma compassion, je resserre mon emprise sur sa main.

-Tu as faim ? Me demande-t-il en reprenant son habituelle bonne humeur.

J'acquiesce en lui renvoyant son sourire et nous nous dirigeons vers sa cantine habituelle.


A mon grand désarroi, plusieurs collègues se trouvent là également et je peux déjà entendre leurs remarques sur notre arrivée main dans la main.

La serveuse nous fait signe de nous asseoir et nous progressons jusqu'à la table entre les regards suspicieux et les chuchotements digne de ceux d'un groupe de serpents. Evan les regarde en souriant et les salue tout en me gardant prés de lui. Il va même jusqu'à m'enlever mon manteau avant de me déposer un baiser.

ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant