Chapitre 31

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-Pourquoi ? Lui demandais-je alors qu'il cherche quelque chose dans une caisse en plastique.

-Pourquoi quoi ?

-Pourquoi moi ? Pourquoi avoir attendu toutes ces années avant de réapparaître ? Tu aurais pu m'enlever bien plus tôt.

Il se tourne vers moi armé d'une longue paire de ciseau et me contourne.

-J'ai bien failli t'enlever plus d'une fois ma petite, mais il y avait toujours quelqu'un qui me barrait la route : tes stupides parents, ton sauveur le Capitaine, tes amis... Alors j'en ai déduit qu'il fallait que tu viennes à moi de ta propre initiative. Le jeu est devenu de plus en plus amusant et tu suivais finalement mes plans : t'enrôler dans la police puis dans cette branche plus spécialisée c'était tout ce dont j'avais besoin.

Tout en parlant, je le sens s'agiter derrière moi, puis mon manteau tombe au sol, découpé en plein milieu du dos et des bras.

-Cette robe te va bien, dit-il en tirant sur le tissus qu'il découpe également. Je suppose que Evan l'appréciait, tant pis ...

-Pourquoi Evan ? Demandais-je.Pourquoi épouser sa mère ?

-Elle est tout le temps ivre, c'est facile de lui faire croire tout et n'importe quoi. Quant à ton Evan... C'est toi qui l'a choisit. Je vous ai vu ... Je t'ai vu dans sa voiture.

Sa voix mielleuse me donne envie de vomir.

La robe tombe à mes pieds également,me laissant en soutien-gorge et collant remonté jusqu'à la taille. Ses doigts touche ma cicatrice sous mon omoplate et je me dégage d'un coup sec.

-Ne me touche pas.

-Je t'ai vu le chevaucher, l'embrasser comme jamais je ne t'avais vu aussi proche d'un homme. Alors j'ai su que ce serai lui ton premier amour. Après, il a été facile de le suivre et de voir sa mère. J'ai moi-même saboté son électricité pour qu'elle fasse appel à moi. Un vrai jeu d'enfant.

Du coin de l'œil, je remarque que la petite Cassie essaye de tordre le grillage qui forme sa fragile cage,pour pouvoir passer en dessous. Il ne doit pas la voir.

-Qu'est-ce-que j'ai aimé te marqué de la sorte, reprend-il la voix rauque. Ce sera un plaisir de te faire la même chose ici.

Il touche mon omoplate droite et je tente de me débattre. Pour que je puisse me défaire de ce crochet, Edward doit absolument passer devant moi.

-Ouais la symétrie c'est important, crachais-je dédaigneuse. Et pourquoi pas me faire la même chose devant tant que tu y es ?

Il rit doucement en passant devant moi,allez encore un peu et je pourrais me libérer. Les ciseaux à la main, il commence à découper mon collant tout en savourant de se retrouver face à mes cicatrices.

-Tu vois ma petite Cassie, ces marques sur son ventre, je te ferai les mêmes mais avec deux de plus.

-Aucune originalité ! Le provoquais-je. Pourquoi tu ne me les fais pas à moi, vu que tu ne m'as pas tué.

Il fronce les sourcils et semble réfléchir.

-Tu n'as pas tort ...

Il se retourne pour se diriger vers ses instruments et le moment que j'attendais arrive.

Je prends autant d'élan que possible et lance mes jambes pour les crocheter autour de lui, d'un coup de rein, je me soulève et arrive à libérer mes mains du crochet avant que nous tombions lourdement tous les deux.

Tous les sens en alerte, je me redresse aussitôt attrapant la paire de cisaille et me plaçant devant la cage de fortune de Cassie.

Edward se redresse et se met à rire bruyamment. Il est littéralement pris d'un fou rire et se tient les côtes.

-Siobhan, tu me surprendras toujours. Mais j'ai retenu la leçon, la porte est verrouillée jamais tu ne sortiras d'ici.

-C'est ce qu'on verra ...

Ne quittant pas le fou dangereux des yeux, j'aide Cassie à sortir de sa prison. La petite se cache derrière moi et entoure ma taille de ses bras fins.

-Il ne t'a pas touché ? Lui demandais-je.

-Non, sanglote-t-elle. Je veux rentrer chez moi.

-On va y aller, je te le promets.

Edward rit de nouveau et se poste face à nous avec un grand couteau ou plutôt une machette. Ce type est malade.

-Vous n'irez nulle part mes petites. Ou du moins vous ne sortirez pas d'ici vivantes.

-Toi non plus, lui dis-je avec un rictus.

Cette fois, il ne rit plus et charge dans notre direction. Je pousse la petite à terre et me dévie pour ne pas recevoir le coup puis je lui envoie mon poing en pleine figure. J'entends un craquement mais je ne saurai dire s'il s'agit de son nez ou de ma main. L'adrénaline coule dans mes veines.

Il bascule en arrière sonné, tandis que je prends la petite et me précipite sur la porte.

Tandis que je tente malgré mes mains toujours liées, de défaire toutes les chaînes et verrous Cassie tambourine et crie à l'aide. Si des personnes sont dans le secteur cela pourrait nous rendre service.

Je m'effondre en arrière lorsque mon bourreau me tire brusquement. Malgré la douleur, je me redresse prestement et tente de rejoindre la petite. Il ne doit pas la toucher. Jamais.

Alors qu'il tend le bras vers elle, elle hurle et je m'élance contre cette enflure, le percutant de mon épaule en pleine poitrine. Sous le choc, il tombe et perds son souffle.

-Vite Cassie, ouvre la porte ! Criais-je.

Dans sa chute Edward a perdu sa machette que j'ai ramassé. Je me tiens au dessus de lui et appuie la lame contre sa gorge.

-Encore un geste et je t'égorge, grondais-je tremblante.

Je pourrais le faire ...

Je devrais le faire.

Toutes les familles des victimes me remercieraient ... du moins j'aime à croire qu'elles veulent le voir mort. Et je protégerais d'autres potentielles victimes si jamais le procès ne se déroule pas comme prévu et qu'il est relâché.

-Fais-le, me sourit-il. Tue-moi Siobhan.

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