Chapitre 6

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Installée aux côtés d'Evan, je reste silencieuse, triturant mes doigts nerveusement. Les relations amoureuses ne sont pas mon fort. J'ai bien essayer d'avoir des petits amis mais l'amour physique me rebute. Je sais que cela vient de mon kidnapping et je vois toujours un psy, mais il n'empêche que cette proximité m'effraie. C'est en partie pour cette raison que je n'ai pas voulu continuer avec Evan.


Et puis me mettre en couple avec quelqu'un c'est aussi devoir divulguer mon passé. Je n'en parle pas, il est enfermé au plus profond de mon cerveau et la plupart du temps, je le vis bien. Après tout, je m'en suis sortie mais savoir que cette ordure est peut-être toujours en liberté, vivante, m'a longtemps hanté.


-A quoi tu penses ? Me demande Evan me sortant de ma réflexion.

-Rien de spécial.

-Tu es sûre ? Tu as les sourcils froncés et semble inquiète. Ce n'est pas moi qui te ...

-Non ! L'interrompais-je. Je réfléchissais à mon affaire.

C'est un mensonge mais il n'a pas besoin de le savoir.

-En tout cas tu t'es sacrément perfectionnée en combat rapproché. Je me suis laissé surprendre.

-J'ai vu.

-Au sujet du pari ... Tu ne veux pas changer ton prix ? Tu sais ma voiture c'est comme mon bébé, dit-il en caressant le volant distraitement.

-Je sais.

Il se tourne vers moi et constate mon sourire.

-Tu l'as fait exprès !

-Et toi ?! Me mettre en jupe pendant un mois ! Et si jamais je dois partir en mission imprévue ? Tu m'imagines me battre en jupe pour finir les fesses à l'air devant tout le monde ?

Il éclate de rire à mes dépends.

-Non je n'y avais pas pensé. Je me disais juste que tu serais élégante en jupe, ajoute-t-il sérieusement.

-Oh ...

Moi ? Élégante ? Il est vrai que je ne m'occupe pas trop de mon style vestimentaire mais delà à être négligée, il ne faut pas exagérer.


-Tu veux boire un verre avant de rentrer chez toi ? Je connais un pub sympa pas loin d'ici, me propose-t-il.

-Je préfère rentrer. Fiona doit sûrement m'attendre.

-Vous habitez ensemble ?

-Non, on est voisine. Et le soir on aime bien se raconter notre journée.

Il hoche la tête tandis que je reprends

-Je n'ai pas changé d'avis concernant... enfin tu vois.

-Nous ?

Nous ? Je rougis rien qu'à cette idée et me mords la lèvre, mortifiée.

-Je comprends que tu ne voulais pas sortir avec un de tes futurs collègues mais tu sais cela arrive bien plus souvent qu'on ne le croit.

-Il n'y a pas que ça. Je ne suis pas de très bonne compagnie et puis je n'ai pas le temps pour quelqu'un dans ma vie.

Il ne dit rien et j'espère ne pas avoir été trop véhémente dans mes propos.


Sa voiture arrive dans ma rue et alors qu'il s'arrête devant chez moi et que je m'apprête à sortir comme une voleuse, il pose sa main sur mon bras.

ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant