Juste une nuit

Chapitre 2

Liam

— C'est un véritable plaisir de te regarder, lance Sofia.

Je jette un coup d'œil vers elle tout en enfilant mon jean. Allongée dans une pose lascive, elle me dévore des yeux.

Je ramasse ma chemise qui traîne au sol non loin du lit.

— Je vais fêter mon anniversaire lors de mon prochain séjour, réamorce-t-elle.

Sofia est représentante pour une boîte de produits artisanaux. Elle passe la majeure partie de son temps sur le continent et ne fait que de brefs passages sur l'île. Nous nous retrouvons toujours avec plaisir en ces occasions. Maintenant, cela fait bien... Un an ? Ah, oui, quand même. Bah. Ça, c'est parce que nous ne nous voyons qu'épisodiquement. Nous n'attendons rien de plus que quelques moments agréables. Un plan cul. Nous en avons convenu dès le début. En somme, une relation idéale.

Pas de sentiment. Pas d'attache. Ça, c'est mon credo.

Je discipline mes cheveux en bataille d'une main et m'assieds sur l'un des sièges placés près de la porte-fenêtre pour chausser mes vieilles pompes bateaux. Dehors, la lune jette un voile opalin sur une mer d'huile noire.

— Il est prévu pour quand ce prochain séjour ? demandé-je avec désinvolture.

Sofia quitte le lit. Je me délecte moi aussi sans vergogne de la vision de son corps sculptural. Elle passe lentement un déshabillé. Et tout en nouant la ceinture autour de sa taille fine, elle s'avance d'un pas ondulant pour s'arrêter juste devant moi.

— Dans deux mois. Tu seras là ?

— Ouaip.

— Comme d'habitude, je ne pourrais rester qu'une semaine.

— Ça te fera quel âge, ma belle ?

Une petite moue déforme sa bouche. Elle pose les mains sur mes épaules et s'installe à califourchon sur mes cuisses. Les pans du vêtement glissent sur ses jambes galbées et les dénudent. D'un mouvement langoureux, elle rapproche son buste du mien. Et m'offre une vue plongeante sur sa poitrine appétissante.

— Tu n'as décidément aucun savoir-vivre, Liam. C'en est désespérant, minaude-t-elle. Mais pour toi, je ferais une exception. Vingt-huit.

— Vingt-huit ans..., répété-je faussement songeur. J'ai lu quelque part que ce serait l'âge où la femme est au summum de sa beauté.

— Avec toi, je ne sais pas si je dois prendre ce commentaire comme un compliment. Est-ce que je dois comprendre que pour mes trente ans, je ne serais plus qu'une pauvre chose toute décrépie ?

— Pas du tout. D'après le papier, ça sera juste... le début de la pente descendante, répliqué-je, pince-sans-rire.

— Tu n'es qu'un salaud, Liam Stern ! s'esclaffe-t-elle. Je me demande pourquoi, depuis tout ce temps, je persiste à te revoir au lieu de me chercher un gars sérieux, gentil et tout et tout.

— En clair : ennuyeux à mourir.

— Ennuyeux, ennuyeux, c'est vite dit, fait-elle en glissant les doigts dans mes cheveux. Un homme sur qui tu sais pouvoir compter, ça doit être agréable, non ?

— Je suis sûr que tu finiras par le trouver ce type parfait. Et crois-moi, je serais le premier à le féliciter pour son choix.

Elle enroule les bras autour de mon cou.

— En attendant, la carte du mystère ne me déplaît pas non plus.

Je referme les mains sur sa taille.