Juste une nuit

Chapitre 27

Liam

C'est comme un coup de poing au plexus. Ça coupe le souffle. Ça ébranle jusqu'au cerveau. « Hier, j'ai revu Matt. » Cette phrase résonne en moi. À l'infinie. Dans chaque cellule de mon être.

— Vous allez vous remettre ensemble ? m'entends-je dire d'une voix sourde.

— Je... On y pense. C'est compliqué. Il part en tournée aux États-Unis.

Je recommence à respirer. Elle est trop hésitante. Elle ne sait plus où elle en est. C'est ça le problème.

— Tu n'es pas amoureuse de lui, affirmé-je. Vous vous êtes revus. Certains souvenirs ont été ravivés, c'est tout.

— Qu'en sais-tu ? rétorque-t-elle en me repoussant fermement.

Elle saisit son haut et l'enfile en tirant dessus avec rage.

— Je ne t'ai jamais caché que j'aimais Matt.

— Tu l'aimes ? Sans blague ! Qu'est-ce que tu faisais allongée avec moi à l'instant ?

— Espèce de salaud !

Elle saute sur ses pieds et passe sa culotte.

— Ce n'est pas parce qu'on a baisé que ça change quelque chose à ce que je ressens pour Matt.

— On a fait l'amour, balancé-je, les dents serrées.

Elle m'envoie un regard plein de dérision.

— Ce n'était que du sexe.

— Tu te mens à toi-même, Tara.

— Matt et moi, nous nous sommes séparés à cause de mon accident et de ce fichu blocage. Tu es bien placé pour savoir qu'il n'y a plus de souci de ce côté-là, ironise-t-elle.

L'imaginer avec un autre, ça me tord méchamment les tripes.

— Vous avez couché ensemble ?

— En quoi ça te concerne ?

La jalousie fuse dans mes veines. Bordel de merde ! Elle l'a fait. Son corps à lui dans le sien. Une rage sans nom me fusionne les neurones. J'aurais aimé avoir ce type sous ma main pour lui refaire le portrait !

— Tu ne me dis jamais rien sur toi, mais tu voudrais tout savoir de moi ? embraye-t-elle en enfilant son jean. Je croyais te connaître. Je pensais qu'on était devenus amis. En fait, il n'y a que le sexe qui marche entre nous. On ne partage rien d'autre !

— Tu sais bien qu'il n'y a pas que ça entre nous, répliqué-je en me redressant moi aussi.

Je passe mon boxer.

— Ah, oui ? Quoi d'autre ? rétorque-t-elle en ramassant son soutien-gorge. Pas de sentiment. Pas d'attache. Que du sexe. Tu te rappelles ?

— On a dépassé ce stade depuis longtemps, Tara. Et tu le sais.

— Non. Je n'en sais rien. D'ailleurs, je m'en contrefiche !

Ce n'est pas possible. Elle n'aime pas ce type ! Elle essaie juste de s'en convaincre.

— Tu ne t'en fous pas, martelé-je en saisissant rageusement mon jean. Sinon, tu n'aurais pas réagi comme ça en nous trouvant dans le bureau Michelle et moi. Même si tu ne veux pas l'admettre, tu étais jalouse.

— Je ne l'étais pas. Par contre, j'ai eu l'impression d'être... une conne ! Que tu ne m'aies pas parlé de ton fils. Je peux encore le comprendre. Mais, tu ne m'as même pas dit que tu avais été marié ! Alors que c'est toi qui m'as poussé à te parler de Matt. La seule explication c'est que tu ne me fais pas confiance...