Chapitre 14

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Liam

Un sourire amusé recourbe mes lèvres. C'est un vrai plaisir d'observer Tara. Assise en face de moi, elle mange ses céréales avec un appétit féroce. À croire qu'elle ne s'est pas sustentée depuis des jours.

Les yeux brillants de gaîté. Naturelle. Fraîche. Des mèches folles échappées de son chignon lâche sont doucement agitées par la brise qui balaye le patio. Elle m'a emprunté une de mes chemises. Elle est sexy. Définitivement excitante.

J'ai encore envie d'elle. Si je m'écoutais... Ou plutôt. Si j'écoutais une certaine partie de mon anatomie, je l'allongerais là. Sur la table. Et je plongerais encore et encore en elle. Nous nous sommes pourtant envoyés en l'air toute la nuit. La dernière fois, au petit matin, j'avais cessé de compter. Pour Tara ça peut se comprendre. Elle a un sacré retard à rattraper. Mais moi ? Bah. Faut croire qu'un genre de poussée fiévreuse en mode lubrique qui sévit en ce moment dans le coin ? Qui sait ? Mais, c'est vrai qu'avec Tara, le sexe est carrément addictif.

— Les oiseaux chantent si fort ici, relève-t-elle d'un ton enjoué en repoussant son bol vide. Chez ma grand-mère à Plymouth aussi. À Londres on ne les entend plus.

Elle saisit son café et s'adosse au fauteuil en teck. Le regard perdu sur l'horizon.

— Vachement intéressant, lancé-je, pince-sans-rire.

Elle m'arrache un sourire en me tirant la langue avant de porter la tasse à sa bouche.

Depuis un instant, une idée accapare mes pensées. Une part de moi me dit que ce n'est pas raisonnable. Mais elle n'arrête pas de tourner en boucle dans mon esprit.

— À part jouer les kamikazes, qu'est-ce que tu as visité depuis que tu es ici ? reprends-je

— Les sites classiques. La Mola, le marché, le phare, le parc naturel de Ses Salines... Et une certaine crique, ajoute-t-elle, les yeux malicieux. Pourquoi ? Tu aurais quelques suggestions ?

— Ça se pourrait, déclaré-je d'un air de mystère avant d'arrimer mon regard au sien. Tu restes encore combien de temps sur l'île ?

— Trois semaines, répond-elle un brin perplexe.

J'avale une gorgée de mon café.

Vingt et un jours. Ça, c'est un coup à devenir fou. La savoir à portée de main. Et ne pas assouvir ce désir lancinant. Je ne suis vraiment pas sûr que ce soit le bon chemin à suivre. Je ne veux pas lui faire de mal. Mais c'est plus fort que moi. Il faut que j'aille jusqu'au bout de ce truc. Que j'assèche ce désir. Que j'épuise cette attraction irrépressible.

— On pourrait continuer à se voir pendant le reste de ton séjour ? lâché-je. Si on arrive à se supporter jusqu'à ton départ, bien sûr.

Cette fois les prunelles de Tara s'arrondissent.

— Je... Je ne sais pas trop...

— Ça n'engage à rien. Je te propose du sexe. Un plan cul. Pas une « vraie » relation, tiens-je à préciser.

Un sourire à peine dessiné apparaît sur son visage.

— J'avais bien compris, raille-t-elle. De toute façon, je n'ai pas l'intention de tomber amoureuse... En fait, je le suis déjà...

Je me raidis.

— Pas de toi, s'empresse-t-elle d'ajouter, riant comme si cette idée était la meilleure blague de l'année.

— Décidément, mon ego en prend pour son grade avec toi, m'amusé-je.

— Désolée, se gondole-t-elle de plus belle. Mais si tu avais vu ta tête...

Juste une nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant