Chapitre 9

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Liam

Oh, putain ! Ça, c'est pas bon. La dernière sortie de Rafael m'a fait tiquer. Qu'est-ce qu'il lui arrive, merde ? C'est clair. Aucun de nous n'est plus très net. Avec tout ce que nous nous sommes envoyé. Mais là. C'était abusé.

La brunette pulpeuse et Tara sur ses talons, Armelle revient d'un pas rageur. Et la connaissant, je me doute que nous allons nous faire assaisonner la tronche. Je coule un regard vers Lorenzo. Lui aussi est dans ses petits souliers. Mon pote n'y a jamais fait allusion. Mais je les soupçonne d'avoir une relation. Genre plan cul. Ou plus ? Qui sait ?

— T'es à vomir, espèce d'abruti, balance-t-elle en se plantant devant Rafael. Les gros cons dans ton genre, plus ils sont repoussants et plus ils se la racontent.

Un éclat de rire général résonne dans la rue. Tara fronce les sourcils comme si elle a du mal à suivre l'échange.

— Rôôôh..., ricane Lucas. Là, elle t'a mouché, mec.

— Et toi, tu te prends pour qui, la pétasse ? s'échauffe d'autant plus Rafael qu'il est la risée de ses potes.

— Bon, y en a marre, interviens-je en me sentant de plus en plus mal à l'aise sous le regard de Tara. On se casse, les gars.

— Ouais, approuve vivement Lorenzo. La soirée commence à peine. Désolé de vous abandonner, ajoute-t-il à l'adresse des filles. On a un ou deux bars... euh... gars à voir.

Armelle le toise longuement de pied en cap.

— Venez, les filles. Ils n'en valent pas la peine, déclare la brunette qui décide d'entrer en scène.

— C'est bien ce que je suis en train de me dire, marmonne Armelle en fixant toujours mon pote.

— On ne va pas se laisser gâcher la soirée, insiste la brunette en la saisissant par le bras.

Elle les entraîne, elle et Tara, vers le bar que nous venons tout juste de quitter.

— C'est quoi ton problème ce soir ? T'as viré ta cuti ? T'aimes plus les meufs ? réamorce Rafael en pivotant vers moi.

Il n'a pas apprécié de se faire recadrer. Il l'a pourtant été à juste titre.

— Elle avait raison, affirmé-je. Tu as été trop loin, mec. Tu t'es comporté comme un vrai enfoiré sur ce coup-là...

Je me tourne sur le côté en grimaçant. Bordel. C'est une torture ce machin. Bah. C'est probablement pour être sûr que les pauvres types qui finissent là, n'est pas l'envie idiote d'y remettre les pieds. Le matelas est si mince... Si j'avais pioncé à même le ciment, je n'aurais pas senti la différence. Encore que dormir est un bien grand mot. Je n'ai guère fermé l'œil. Ces quelques heures passées dans la cellule de dégrisement ont été passablement pénibles. Et ça, c'est sans parler de l'odeur... Une infection.

Un bruit de pas qui se rapproche me fait me redresser. Je m'assois. Et les coudes sur les genoux, je glisse les mains dans mes cheveux d'un geste las. Putain, je suis ca-ssé...

— Le service hôtelier est vraiment à revoir, lancé-je à Emilio qui vient d'ouvrir la porte. C'est de pire en pire ici. Ça vous arrive d'y faire le ménage de temps en temps ?

— Si c'est si terrible, pourquoi tu t'arranges pour y revenir aussi souvent ? réplique-t-il, sarcastique.

Il me tend un gobelet de café fumant. Je le remercie d'un hochement de tête et en avale une gorgée. Je tressaille et fais la grimace. C'est un cliché. Mais depuis mon voyage de noces à Paris, je ne supporte plus le café fadasse. Et celui-là... Brrr...

Juste une nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant