Chapitre 18

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Liam

Je saute sur mes pieds et bouscule presque les gens pour rattraper Tara. Je n'y parviens qu'une fois les portes de la boîte de nuit franchies.

— Tara ! l'arrêté-je en lui agrippant le coude.

Elle se dégage d'un coup sec et pivote pour me faire face. Ses longs cheveux balaient son visage. Elle les repousse d'un geste rageur.

— On était bien aujourd'hui, déclare-t-elle pourtant d'un ton étonnement calme. Pourquoi faut-il toujours que tu gâches tout ?

— Qu'est-ce que je gâche ? On avait dit : pas d'attache, tu te rappelles ?

Je vois que ça l'a atteint.

— Alors pourquoi cette journée ? Pourquoi m'emmener ici pour me planter comme une pauvre conne devant tes amis ? Ça t'a fait plaisir de me foutre la honte, c'est ça ? Tu voulais prouver quoi ?

J'entends des rires étouffés. Bordel ! Quelques personnes fument tranquillement en face de l'établissement.

J'entraîne Tara vers l'E-Mehari un peu plus loin. Elle tente à peine de résister, et finit même par passer devant moi. Je n'ai plus les idées très claires. C'est con, j'ai l'impression de ne plus avoir...

Ouf ! Voilà la bagnole. J'y prends appui et croise les bras l'air de rien. Décontracté, quoi...

— Tu ferais mieux de retourner avec les autres, me recommande Tara en se plantant devant moi.

— Tu ne vas pas partir... comme ça ?

— C'est ce qu'on va voir.

— Ne part pas...

— Et tu espères m'en empêcher en bloquant la portière ?

Hein ? Je jette un coup d'œil. C'est vrai que je suis du côté conducteur. Parfait.

— J'en ai ma claque. Laisse-moi monter dans la caisse, que je me barre d'ici. Je t'ai assez vu pour aujourd'hui.

— C'est pas très... sympa ça... ma puce, ânonné-je.

Merde, j'arrive même plus à articuler.

— Bon. Tu ne veux pas te bouger ? Très bien ! Je n'ai qu'à faire le tour.

Je tends le bras et parviens à lui saisir le poignet. Elle me l'arrache brusquement. Je manque de m'affaler sur le trottoir. Tara me rattrape et je me raccroche à elle.

— Merde, Liam ! Tu es complètement beurré ! C'est pas vrai, ça !

Je referme les bras autour d'elle et m'adosse à la voiture en l'entraînant avec moi.

— Allez, ma puce. Allons... à l'intérieur. Tu vas danser... avec moi, tenté-je de l'amadouer.

— Je n'y remettrais pas les pieds, s'agace-t-elle en plaquant ses mains sur mon torse pour s'écarter. Et si tu as encore un peu de bon sens, tu n'y retourneras pas toi non plus. Tu ne tiens même plus debout !

Je la retiens et prends un air enjôleur. Celui qui marchait à tous les coups avec... Non. Pas avec Michelle. Avec mes ex-copines... Je n'arrive plus à aligner deux pensées cohérentes...

— Liam !

— Ouaip ! Allons... ma puce. On va pas se quitter fâchés...

— Tu es vraiment infernal, lance-t-elle.

Je suis peut-être pas très clair, mais j'ai bien entendu ce petit truc dans sa voix...

— Bon, allez, grimpe dans la voiture, je te ramène chez toi, concède-t-elle en s'échappant.

Juste une nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant