Juste une nuit

Chapitre 8

Tara

Je tire nerveusement sur le bord de mon paréo pour le ramener sur mes cuisses. Je me reprocherais presque d'avoir opté pour cette tenue. C'est ridicule puisque ma cicatrice est invisible sous le short moulant. J'ai pris le temps de vérifier dans le miroir. Seulement, c'est plus fort que moi. Par contre, je ne regrette pas d'être venue ici. Cette plage est décidément vraiment magnifique. Après avoir fait un tour au centre-ville dans la matinée, j'ai particulièrement apprécié de me balader le long du rivage et de sentir le sable doux sous mes pieds nus.

Offrant mon visage aux rayons du soleil et à la brise marine, je respire à plein poumon. Hum... Ça fait un bien fou...

— Salut, Tara.

Je reconnais immédiatement cette voix grave et profonde. Un sourire fleurit malgré moi sur mes lèvres. Je baisse les yeux.

Liam est planté en bas du rocher sur lequel je me suis installée. Une main en visière, il m'observe d'un air amusé. En tee-shirt et short cargo usé jusqu'à la trame, il est plus craquant que jamais. Son apparence négligée a quelque chose de séduisant qui me plaît beaucoup, je l'avoue.

— Bonjour, Liam. Comment va ? réponds-je en le suivant du regard tandis qu'il grimpe avec agilité pour me rejoindre.

Il s'assoit à mes côtés.

— Et toi ? s'enquiert-il en promenant ses iris sur moi.

Soudain nerveuse, je repousse mes lunettes sur le sommet de mon crâne et tire une nouvelle fois sur le paréo.

— Je tiens à te remercier pour l'autre soir. Je ne veux pas imaginer ce qui serait arrivé sans toi.

— Tu t'en es bien remise ? Je veux dire... tu n'as pas été malade à cause de la drogue ?

— Non... Je réalise à quel point je l'ai échappé belle. Grâce à toi. Encore merci...

— Pas de problème, fait-il avant d'ajouter avec humour. Au fait, tu es là pour longtemps ? Je demande histoire de me préparer. Vu que j'ai carrément affaire à une casse-cou...

— Hé ! protesté-je pour la forme dans un sourire.

Avec une espèce de fascination, je contemple les nuances vertes de ses yeux pétillants de malice.

— Quoi, ce n'est pas vrai ? reprend-il. Alors je résume. Ascenseur. Rochers. Discothèque. C'est quoi la prochaine ?

— J'espère bien qu'il n'y en aura pas ! s'exclamé-je en riant.

— J'espère aussi, déclare-t-il plus sérieusement. C'est ton premier séjour sur l'île ?

— Oui. C'est même la première fois que je viens en Espagne.

— Qu'est-ce qui t'a fait choisir Formentera ? En général, les gens préfèrent Ibiza qui est nettement plus animée et se contentent d'une petite virée par ici.

— On m'a offert le séjour. Je dois dire que j'ai de la chance, expliqué-je avec un sourire tendre en pensant à ma grand-mère.

— Sans doute, admet-il d'un ton bref avant de se détourner vers le large.

Silencieux, nous admirons tous deux le splendide panorama. Du plus translucide des turquoises au plus profond des verts émeraude, la mer est une véritable palette de nuances.

— C'est vraiment magnifique. Ici, la lumière est particulière, observé-je. Tu n'es pas en vacances, n'est-ce pas ?

Le regard perdu sur l'horizon, Liam me répond presque distraitement.