Chapitre 16

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Tara

Le sac contenant le plat à emporter que j'ai acheté pour déjeuner à la main, je fais le tour du patio et débouche face à la baie vitrée donnant sur le séjour. Je m'arrête sur le seuil. Liam est installé à son bureau. Cela m'impressionne toujours de voir la rapidité avec laquelle ses doigts virevoltent au-dessus du clavier de son ordi. Je le soupçonne de plus en plus d'être en train d'écrire son propre manuscrit. Il fait tout un mystère à ce sujet.

Comme toujours, un vieux tube des années 2000 s'élève en sourdine. Liam n'y prête plus attention. C'est une habitude chez lui. Il prétend que ça l'aide à se concentrer et qu'après un moment, il ne l'entend même plus.

Les jours défilent à une vitesse folle. Presque une semaine depuis le soir où je suis venue le trouver ici. Ces derniers jours, j'ai passé bien plus de temps chez lui qu'à l'hôtel. Je n'y ai dormi que deux fois. La deuxième étant hier. En matinée, lorsque Liam bosse sur ses traductions, je joue les touristes. Ses après-midi me sont entièrement consacrées. Hier, il m'a initiée au snorkeling, la plongée avec tuba. Après, comme chaque fois, nous avons fait l'amour comme des assoiffés...

— Qu'est-ce que tu nous apportes aujourd'hui ? interroge-t-il sans cesser de taper.

Salut, Liam, lancé-je avec ironie.

— Salut, ma belle, répond-il en coulant un œil vers moi.

Un sourire étire légèrement ses lèvres.

J'entre dans la pièce et dépose le sac sur la table basse.

— Je suis passée dans le petit resto où tu m'avais emmené la première fois. On mange sur la véranda ? ajouté-je en me plantant juste derrière lui pour voir l'écran de son portable.

Je déchiffre quelques lignes par-dessus son épaule.

— Ça, c'est une traduction ? demandé-je, sceptique.

— Il me semble te l'avoir déjà répété. Ne lis pas ce que j'écris, prévient-il avant de faire rapidement pivoter son fauteuil.

Et avant de comprendre ce qui m'arrive, je me retrouve assise sur ses genoux.

— Hé ! râlé-je en rigolant tout en me penchant pour continuer à lire.

M'arrachant un autre cri joyeux, il me fait basculer pour refermer le pavillon de l'ordinateur.

— Mais, non..., protesté-je. Pourquoi en fais-tu tout un mystère ? Dis-le-moi si tu as commencé à écrire une nouvelle histoire.

— Il est strictement interdit de lire ce qu'il y a sur cet écran.

— J'aimerais vraiment que tu me donnes...

Il me redresse et plaque ses lèvres sur les miennes pour m'empêcher de finir ma phrase. Répondant à son baiser, je mêle les doigts dans ses cheveux.

— ... le nom d'un de tes livres, poursuis-je le souffle court en me détachant de lui.

— Quand tu as une idée en tête, c'est impossible de t'en détourner.

— Si c'est une façon de dire que j'ai de la suite dans les idées. Tout à fait ! lancé-je avec facétie. Le déjeuner est en train de refroidir, ajouté-je en sautant sur mes pieds. On mange dans le patio ?

Nous mettons rapidement la table.

— Je ne savais pas trop quoi prendre. Mario m'a assuré que tu commandais souvent du Bullit de peix.

— Tu as dû être surprise de voir que c'est un plat deux en un, me taquine-t-il en ouvrant les barquettes.

— Plutôt. Je vais me contenter du premier.

Juste une nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant