Juste une nuit

Chapitre 15

Tara

Un instant plus tôt, Liam s'est levé pour aller sur le balcon. Ce faisant, il m'a réveillée. Je laisse courir mon regard sur sa superbe anatomie. Elle est presque aussi parfaite que celle de Matt, qui elle, a été sculptée par des années de danse.

Je le dévore des yeux et observe avec une certaine fascination ses muscles jouer sous sa peau bronzée. Les bras croisés sur son torse dénudé, les pieds légèrement écartés et solidement plantés au sol, il porte son jean bas sur les hanches. Le denim souligne ses fessiers saillants. Hum... Il est vraiment à tomber. Il dégage un tel magnétisme que j'ai la sensation qu'il émet des ondes érotiques.

Seulement, là, il semble si loin. J'ai l'impression qu'il est d'humeur un peu morose. Est-il en train de penser à cette personne qu'il a perdue ?

Hier, lorsqu'il m'a fait remarquer que j'aurais pu mourir, le ton déchirant qu'il a employé m'a vrillé le ventre. C'est comme s'il songeait à quelqu'un en particulier. Mon intuition m'a crié qu'il souffrait de la perte d'un être cher. Une petite amie ? Depuis, plus j'y réfléchis et plus je suis persuadée de ne pas me tromper.

Hier soir, lorsque je l'ai rejoint, il échangeait des boutades avec Armelle qui tenait le bar. Elle m'a coulé une œillade entendue, mais n'a fait aucun commentaire. Nous avons tous trois discuté tranquillement tandis que Liam et moi sirotions un apéritif. Quand Armelle a lancé l'idée d'une sortie en bande, Liam n'a pas relevé. Elle m'a jeté un regard du genre : « je te l'avais bien dit ». Du coup, j'ai plongé le nez dans mon verre.

Au cours du dîner, j'ai longuement hésité à l'interroger sur son deuil. J'y ai finalement renoncé. C'est sans doute ce qu'Armelle appelle « son jardin secret ». Je me suis donc contentée de l'écouter parler de kitesurf. Un sport extrême qui a l'air de particulièrement le passionner. Du reste, l'attraction était tellement forte entre nous, qu'à chaque fois que nos regards se croisaient, s'accrochaient, se retenaient, je me sentais rosir d'excitation. La lueur qui brillait dans ses yeux était si explicite que j'avais la sensation de me consumer. Après le resto, nous avons pris l'ascenseur pour gagner ma suite. Dès que les portes se sont refermées, nous nous sommes littéralement jetés l'un sur l'autre pour nous embrasser comme des fous. Nous avons eu bien du mal à ne pas faire l'amour dans la cabine. Lorsque le battant de ma chambre a claqué, Liam m'a plaquée contre le mur avant de river ses yeux aux miens.

— Pas de sentiments, pas d'attache, a-t-il murmuré. Juste du sexe. On est bien d'accord ?

J'ai noué mes bras autour de son cou.

— Tout à fait. C'est exactement ce que j'allais dire. Tu l'as formulé bien mieux que j'aurais pu le faire. La force de l'habitude sans doute ? l'ai-je taquiné avant qu'il ne s'empare presque sauvagement de ma bouche.

Nous avons fait l'amour toute la nuit avec passion et exigence. Puis, avec une lenteur torturante. Je ne me souviens pas d'avoir jamais été si émoustillée ou d'avoir ressenti une telle sensation d'urgence... insatiable.

Avec Matt c'était bien différent. C'était agréable et tendre. Bien plus complice. Le sexe comptait pour nous, bien sûr. Mais ce qui nous liait vraiment, c'était la danse et les rêves communs qui en découlaient. Nous nous aimions. Ce n'était pas que du sexe.

Est-ce la raison pour laquelle ce que j'éprouve avec Liam est si exacerbé ? Si intense ? Parce que justement, notre relation est uniquement basée sur le sexe ?

Un sourire affleure à mes lèvres. Une nuit. C'était ce que j'avais décrété en allant le séduire chez lui. Une nuit qui me permettrait de m'affranchir de mon complexe. Finalement me voilà embarquée dans une aventure de vacances. Ou plutôt, une histoire de sexe torride. Ça devait être une expérience de quelques heures, mais cela durerait sans doute trois semaines. Les vingt jours qu'il me reste à passer sur cette île...