Chapitre 11: "merci"

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« Il n'y a pas d'au revoir pour nous.

Peu importe où tu es, tu seras toujours dans mon cœur. »

Gandhi

2020, France, dimanche 5 avril, Aix en Provence

Nous sommes sur la fin du repas, enfin ! Contrairement au début, nos conversations se sont détendus si bien que j'ai parlé pendant près d'une heure avec ma mère. Sans parler de ma vie d'avant juste de celle de maintenant, elle avait vraiment l'air intéressée et même Adam a pu parler sans qu'on le juge. Quant aux deux autres hommes - mon copain et mon père – n'ont que très peu participer à nos discussions préférant de loin les leurs, le foot, les résultats du biathlon du début de l'année, le sport en général étaient beaucoup plus sympa que le jardinage.

Pour mes parents et moi, il est l'heure de partir, Adam aussi. Pour une fois, on ne rentrera pas au même endroit. Moi chez mes parents – chez moi- et lui chez lui.

-On vous laisse deux minutes, tu nous attends en bas, je dois parler avec Bryan, m'explique ma mère.

Je descends avec Adam pour laisser le temps à mes parents de discuter avec Bryan. De moi sans aucun doute.

J'accompagne Adam jusque sa voiture. Il ouvre la portière conducteur et se tourne vers moi.

-C'est l'heure ! On se sépare maintenant, me murmure-t-il.

Je baisse la tête vers le sol, pas parce que je suis gênée mais parce que les larmes commencent à monter et je ne veux pas qu'il est cette dernière image de moi, il ne doit pas se souvenir de moi comme une pleurnicheuse.

Il me claque la bise naturellement et referme la portière quand il est assis. Je ne peux pas le laisser partir sans rien faire, sans rien dire. Malgré qu'il fasse froid, il ouvre la fenêtre et me dit :

-Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m'appelles à n'importe quelle heure de la journée et de la nuit. Même si tu ne te sens pas super, tu m'appelles ok ?

C'est normalement à cet instant que j'aurais dû tout dire, les remerciements, tout et bien plus encore.

J'aurais pu mais je ne l'ai pas fait, je n'ai pas eu le temps parce que la seule chose dont j'éprouve l'envie, c'est de l'embrasser.

Je ne sais pas s'il le sait mais ses lèvres m'attirent irrévocablement.

Pour une fois, je n'écoute pas mon cerveau qui me crie de faire demi-tour et de rejoindre mes parents, mais mon cœur, je ne me retiens plus, je lâche les chevaux, et je place mes lèvres sur les siennes sans retenue.

Un tourbillon de papillons vient se loger dans le bas de mon ventre. Amoureuse, me direz-vous ? Aucune idée et cette question n'a pas de place à ce moment dans mon esprit. Je profite du moment avec lui sans me poser des questions.

Lui, ne m'a pas repoussé, ce qui est un bon point. Mais il n'a pas bougé pourtant. Il est juste en léthargie, il ne bouge pas comme choqué.

Je lâche ses lèvres pourtant si douces et addictives.

-Merci, lui dis-je en m'écartant de la voiture pour le laisser démarrer.

Pourquoi je le remercie ? Sûrement pas pour le baiser mais pour tout ce qu'il a fait pour moi depuis le début. Les habits, le logement, la nourriture...

Il me jette un dernier regard attendrissant et démarre en trombe.

Je touche mes lèvres là où préalablement, il a posé les siennes. Je viens d'embrasser Adam sous les fenêtres de mon petit-ami.

SANS NOMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant