« L'absence donne tout son sens et son intensité à la présence. Elle est son espace de liberté pour rendre les retrouvailles encore plus belles »
Patrick Louis Richard
2020, France, lundi 22 juin, Aix en Provence
Quinze jours pendant lesquelles j'ai été aimable avec Bryan. Quinze jours que j'appelle mes parents tous les soirs et que je dis que tout va bien. Quinze jours que je n'ai pas eu de retours de mémoire. Quinze jours que je vais voir mes collègues presque tous les jours pour me réhabituer à mes journées normales. Quinze jours que Bryan est de plus en plus mignon mais que je n'arrive pas à oublier ce message, c'est comme s'il apparaissait à chaque fois que Bryan a une toute petite attention envers moi. Mais surtout bien plus longtemps que je ne suis pas allée à l'hôpital et encore plus de temps que je n'ai pas vu Adam.
Aujourd'hui est une grosse journée, j'ai rendez-vous à l'hôpital. J'ai fait mes exercices de musculation tous les jours depuis le dernier rendez-vous pour remuscler tous mon corps. Alors mon espoir aujourd'hui est de pouvoir lever ma jambe gauche au même niveau que la droite.
C'est ma mère qui doit m'emmener aujourd'hui. Bryan aurait dû le faire, il me l'avait promis quand il était venu me chercher chez mes parents mais il avait un empêchement, comme il me l'a dit la veille. Un empêchement ? Vraiment ?
Actuellement, il est treize heures, je viens de manger et Bryan est déjà parti depuis le début de la matinée. J'ai rendez-vous dans très exactement une heure et demie. Je dois me préparer et attendre ma mère qui doit arriver après avoir laissé partir ses élèves. J'ai enfilé pour l'occasion un pantalon ample à fleurs pour pouvoir bouger facilement avec un débardeur noir et une chemise en jean. Je suis prête pour un rendez-vous qui j'espère se passera bien.
Intérieurement, j'ai surtout l'espoir de croiser Adam sans faire exprès. Je veux le revoir, voir s'il va bien. Mais surtout, voir si je lui manque. Je ne veux plus qu'il m'évite. C'est devenu un besoin de le voir ou même de l'apercevoir.
La sonnette de l'immeuble retentit, c'est ma mère qui pénétre dans l'immeuble quelques secondes plus tard après que j'ai appuyé sur le bon bouton sans m'être trompé. Alléluia !
-Tu es prête pour ton super rendez-vous ?
-Plus que prête, je me sens au top de ma forme et je peux courir huit minutes maintenant sans être trop essoufflée.
-Je suis très fière de toi, ma puce, dit-elle un certain trémolo dans la voix.
-Non, non, non, on ne pleure pas tout de suite. Rien n'est réglé encore.
Elle me sourit avant de me tendre ma veste et de m'indiquer la porte. C'est le moment d'inspirer, de souffler et de se relaxer. Est-ce que vous aussi vous êtes stressés avant d'aller chez le médecin ? Parce que moi, totalement. Surtout quand le rendez-vous en question est dans le même hôpital que mon... Adam.
-Ça va bien se passer, tu verras, m'explique ma mère comme si elle lisait dans l'avenir.
Une heure de route plus tard, je me retrouve dans la salle d'attente d'un hôpital attendant de croiser un être qui ne veut absolument plus me voir. Il a dû poser sa journée comme d'habitude. Il me déteste donc à un point auquel je ne peux même pas mettre un nom. J'ai tout foutu en l'air à cause d'un baiser qui si je le pouvais, je répéterai autant de fois que mon souffle le permettrait.
Point de vue Adam
Je suis à l'hôpital comme toujours et je dois le dire, je ne suis pas du tout concentré sur la rééducation de mon patient, un vieux de quatre-vingt ans qui ne veut pas être dans un fauteuil roulant comme on lui a recommandé. Bah quoi, il a été renversé par un vélo et est tombé. Sa famille ne veut pas s'inquiéter et préfére le mettre dans un fauteuil mais le vieux garde sa canne et sa liberté. Donc il doit faire quelques exercices pour retrouver pleinement sa vivacité.
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SANS NOM
RomanceCharlie est avec Bryan depuis trois ans. Un soir, alors qu'elle lui réserve une surprise, elle provoque un accident, elle se réveille dans un lit d'hôpital deux jours plus tard. Son médecin, le beau et gentil Adam Maurel, lui explique qu'elle a perd...