« Les enfants commencent par aimer leurs parents ; devenus grands, ils jugent ; quelquefois, ils leur pardonnent. »
Oscar Wilde
2020, France, dimanche 5 avril, Aix en Provence
C'est le matin, je le vois à cause du soleil qui rentre par la fenêtre et qui se pose doucement sur mon visage. Adam, lui par contre, n'est pas réveillé, il dort même plutôt bien, une main sur ma hanche et l'autre sous sa tête, ainsi tournait vers lui je pouvais voir son visage.
Quand sans en ouvrir les yeux, il me dit :
-Tu me mates depuis combien de temps ?
Je rigole et ajoute :
-Je ne te mate pas, prends pas la grosse tête comme ça...
Il me chatouille par vengeance et mon rire s'amplifie beaucoup plus de quoi le faire rire lui aussi.
*
Il est à présent presque midi et on n'a rien fait de toute la matinée, nous nous sommes préparés chacun notre tour, nous avons mangés puis nous avons regardés la télé de quoi encore une fois avoir une bonne partie de rigolade. Nous n'avons rien de prévu pour cette après-midi alors je glande dans le canapé quand Adam vient me rejoindre.
-Un des flics a appelé, il a quand même cherché ta photo dans des registres et il t'a comment dire... « trouvé », tu t'appelles Charlie Curnier...
-C'est tout ?
-On a l'adresse de tes parents, tu veux qu'on y aille ?
-Je ne sais pas, je ne les connais pas. Je vais être trop gênée.
-C'est tes parents, tu auras peut-être d'autres souvenirs quand tu vas les voir.
-Mais tu veux que je leur dise quoi concernant mon absence ? Puis nous on devient quoi ? On ne se voit plus ?
-Arrête de te poser vingt mille questions, tu es mon amie, rien ne change, on habitera peut-être plus ensemble mais ce n'est pas grave, tu as autres choses à vivre ailleurs et c'est cool...
-Tu m'accompagnes ? je demande de but en blanc mais après une mûre réflexion.
Il hoche la tête et me tend mon blouson qu'il tenait jusqu'alors dans sa main, je suis si prévisible apparemment. Il prend sa veste à son tour et on ferme la porte derrière nous quand nous fûmes sortis.
*
Il nous faut trente minutes pour arriver chez mes parents, ils habitent une petite maison dans la campagne à une quinzaine de kilomètres de chez Adam. Cette bicoque est plutôt simple, deux étages, un médiocre jardin mais j'ai pourtant l'impression d'être en vie, que la maison respire bien plus la vie qu'une villa qui fait trois fois sa taille. Je me mets à observer la maison de mon enfance, on peut voir par-dessus la haie un autre petit jardin, un flot de souvenirs me remonte alors :
...
Une petite fille brune âgée de huit ou neuf ans habillée d'une simple robe blanche courait dans son jardin sous le beau soleil de juin.
-Maman, maman, regardes-moi ! dit-elle alors que ses jambes étaient au-dessus de sa tête.
La mère était belle aussi, une grande blonde avec un regard de biche vert. Un sourire étincelant rayonnant qu'elle adressait à sa fille unique.
-C'est super, ma chérie, répondit la mère en lui claquant un bisou sur la joue.
La mère alla chercher ses outils dans la cabane pendant que la fille jouait à courir après le chat du voisin.
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SANS NOM
RomantizmCharlie est avec Bryan depuis trois ans. Un soir, alors qu'elle lui réserve une surprise, elle provoque un accident, elle se réveille dans un lit d'hôpital deux jours plus tard. Son médecin, le beau et gentil Adam Maurel, lui explique qu'elle a perd...