Chapitre 14: Restaurant

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« Je préfère demander pardon plutôt que la permission. »

Las Chicas del Cable

2020, France, dimanche 5 avril, Aix en Provence

Mon père vient de demander une table pour deux personnes à un serveur qui n'arrête pas de se passer la main dans les cheveux, sacré T.O.C. Il est nerveux et timide, pourquoi est-il serveur ?

On le suit jusque notre table où il nous donne les menus et repart aussi vite qu'il est venu, toujours la main dans ses cheveux.

-Que veux-tu prendre ? demande mon père après qu'on est lu les menus tous les deux.

-Une...pizza...marguerita et toi ? je questionne par politesse.

-Une calzone, me répond-t-il un instant plus tard.

Le serveur revient vers nous quelques temps plus tard et nous lui annonçons nos choix. Il passe une dernière fois sa main dans ses cheveux et repart, le nom de nos pizzas écrit sur son calepin.

Mon père pose sa main sur la mienne dans une infinie douceur. Instantanément, un mal de tête me prend.

...

Une jeune femme d'une vingtaine d'année prenait place sur une chaise tirée par un jeune homme qui faisait plus jeune. Bryan et moi.

On s'assit à une table dans un beau restaurant atypique italien. Des murs aux couleurs de ce pays. Vert, blanc et rouge. Je le reconnus tout de suite, c'était l'exact représentation du restaurant dans lequel j'étais actuellement avec mon père.

-Ce n'est pas très romantique ici, me dit Bryan, une fois qu'il fut assis.

-C'est mon préféré. Avec mes parents, on vient souvent ici, affirmai-je un sourire sur le bout des lèvres.

Il sourit mais je vis bien qu'il était crispé à cause de son commentaire juste avant.

-Pourquoi tu m'as appelé ? demandai-je pour changer de sujet.

-J'avais envie de te revoir après cette sortie au ciné qui était super. J'espère que c'était réciproque.

-Bien sûr, pourquoi je serais là sinon ?

Il me sourit franchement, il était vraiment heureux de cette affirmation. Ces yeux pétillaient et il regardait de cette manière la seule personne en face de lui, moi.

D'un seul coup, il rétorqua toujours avec ces mêmes paillettes dans les yeux :

-Tu veux être ma petite amie ?

Je lui souris.

...

C'est la dernière chose que je vois avant de me retrouver face à mon père, un puissant mal de tête me donne le tournis, si bien que la seule chose que je vois est le visage de mon père qui tourne tout autour de moi.

-Charlie ? Tu te sens bien ?

Je ne réponds pas, j'en suis incapable, comme si mon mal de tête prenait le dessus sur tous mes sens. Je suis incapable de parler pendant que ma migraine est aussi forte.

-Tu as un souvenir ? S'il te plait, réponds-moi, je m'inquiète ! commence-t-il à crier, j'aurais bien aimé voir la tête des gens autour quand ils l'ont entendu.

Mon mal de tête est plus violent que ceux d'avant donc il met beaucoup plus de temps à se calmer, et surtout à disparaître, comme si mon souvenir était plus important que ceux de d'habitude. C'est dans un silence absolu et gênant que l'on passe ce moment.

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