SANS NOM

Chapitre 31: Adève

« Je l'ai dans ma tête comme une mélodie, alors mes envies dansent. Dans notre histoire rien n'est écrit mais tout sonne comme une évidence. »

Grand Corps Malade

2020, France, mardi 7 juillet, Aix en Provence

Point de vue Adam

Je n'aurais jamais pensé la revoir. Surtout pas ici, chez moi. Elle n'a rien à y faire, elle n'a pas être là. Même si je dois le dire, cela me fait plaisir, elle est plus belle encore que quelques mois plutôt, elle a l'air changé, plus épanouie.

J'ai pleins de questions à lui poser mais j'en suis incapable quand elle me regarde avec ses yeux là.

-Bryan m'a trompé avec Astrid, ma meilleure amie, c'est pour ça que j'ai eu un accident et c'est aussi comme ça que j'ai retrouvé la mémoire.

Elle a l'air sincère mais aussi pas du tout attristé. Comme si le fait que son gigolo l'ait trompé lui faisait absolument rien.

-Je suis désolé pour toi mais je n'ai rien à voir avec tout ça et je ne vois toujours pas ce que je peux faire pour toi.

Je suis froid avec elle seulement pour lui faire comprendre qu'elle n'est plus la bienvenue, plus ici et plus maintenant. Dans ma tête, j'ai tourné la page mais dans mon cœur c'est différent. Dans mon cœur, elle a toujours toute sa place. Cela peut paraître rapide parce que l'on a passé que quinze jours ensemble mais c'est un peu comme le coup de foudre suivi par le coup de grâce de notre séparation.

-Je voulais m'excuser ce qui est déjà fait mais je ne m'attendais pas à te revoir avec autant de colère en toi, je n'aurais peut-être pas dû venir...

Elle baisse la tête et se retourne sur le côté comme si elle allait vraiment partir mais elle s'abstint en continuant à me parler enfin plutôt à se confier :

-En fait, je m'attendais à une autre réaction de ta part, une autre parce que tu m'as quand même claqué la porte au nez et j'aurais vraiment dû faire demi-tour à ce moment-là, je n'aurais pas dû rentrer pour m'asseoir avec toi et te parler de ma vie. Tu en as sûrement rien à faire. Tu n'es plus du tout celui que j'ai rencontré.

Elle se relève prête à partir une nouvelle fois mais je la retiens encore une fois mais cette fois-ci, c'est plein de colère que je lui réponds :

–Je ne suis plus celui que tu crois parce que j'ai changé et tu l'aurais remarqué si tu étais restée à mes côtés !

Elle se retourne rapidement vers moi, les yeux brillants comme si elle allait pleurer. J'y suis peut-être un peu fort. Parce que peut-être que Charlie faisait la femme forte devant tout le monde, elle est aussi sensible et le fait que j'y sois allé aussi fort n'arrange rien.

–Je me suis excusée mais je devais partir pour retrouver la mémoire. Je ne m'excuse pas d'être partie, je m'excuse de ne pas être restée.

–En quoi cela change ?

–J'étais obligé de partir pour ma mémoire mais j'aurais pu rester aussi, prendre des nouvelles mais aussi venir te voir. J'aurais pu rester dans ta vie au lieu de m'en aller. Je suis désolée pour tout ça.

Je ne sais pas si c'est une déclaration d'amour mais cette phrase reste dans ma tête comme si elle en était vraiment une. Elle reste graver dans ma mémoire.

-Pourquoi tu es venue vraiment ? Sûrement pas pour présenter des excuses...

Cette fois-ci, elle n'attend pas d'autres répliques de ma part et elle se lève prête à partir, en disant :