50. Épilogue

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Marie était assise sur un tabouret, contemplant avec une tristesse infinie le corps de sa fille cadette. Johanne n'avait atteint que ses treize ans. Ses membres délicats étaient allongés, inertes et raidis. La mort avait arraché presque toute couleur à son visage naguère si joyeux.

François, son fils aîné, passa la tête par la porte.

— Le convoi est là, Mère. Ils viennent emporter Johanne.

Marie sursauta.

— Laisse-moi encore un instant avec elle, supplia-t-elle.

Elle passa une main tremblante dans les cheveux pâles de Johanne, scrutant une dernière fois son visage de porcelaine. Elle ne parvenait pas à concevoir que sa fille puisse avoir cessé de vivre. Comment le sort pouvait-il se montrer aussi injuste et lui arracher si tôt sa pauvre enfant ?

Marie poussa soudain un cri. Elle était persuadée d'avoir vu remuer les paupières de la jeune fille.

« Je prends mes désirs pour des réalités », songea-t-elle avec douleur.

Elle poussa un second cri de stupeur. Les paupières avaient à nouveau bougé.

Marie agrippa la main de sa fille. Il lui sembla que sa paume qui avait été froide comme la glace avait retrouvé quelque chaleur. Était-ce le fruit de son imagination ? Elle ne pouvait s'empêcher cependant d'être emplie d'un espoir insensé.

— Johanne, ma chérie, bredouilla-t-elle en lui serrant la main de plus belle. Est-ce que tu m'entends ?

La poitrine de la jeune fille se souleva. Et elle ouvrit les yeux.

Marie éclata en sanglots et serra son enfant dans ses bras.

— Johanne, pleura-t-elle. Tu étais morte... Le mage guérisseur n'avait pu te sauver. Comment... ?

La jeune fille la repoussa doucement et sortit du lit. Elle semblait avoir des difficultés à tenir sur ses jambes.

— Ce corps est en mauvaise état, marmonna-t-elle entre ses dents en s'accrochant à une commode pour ne pas tomber.

Elle regardait droit devant elle, avec une assurance qui ne lui ressemblait pas.

Marie l'enlaça à nouveau.

— Mon enfant... Ma petite fille....

Johanne la repoussa à nouveau.

— Je suis désolée, lui dit-elle en la regardant avec tristesse, mais je ne suis pas votre fille.

— Que racontes-tu ? demanda Marie avec inquiétude. Tu devrais retourner au lit.

Sans doute Johanne avait-elle encore quelque fièvre qui la faisait délirer.

La jeune fille fit quelques pas en avant pour se diriger vers la porte.

— Je n'ai pas de temps à perdre, déclara-t-elle. Je dois l'arrêter.

Marie la saisit par le bras et essaya de la tirer vers sa couche.

— Qui devrais-tu arrêter ? Cela peut attendre. Tu dois te reposer, mon enfant.

— Je ne suis pas votre fille, répéta Johanne avec insistance. J'ai profité de son corps au moment où elle l'a quitté parce que nous avons une morphologie et un âge très proches. Je vous prie de m'en excuser. Je n'aurais pas accompli un tel acte si cela n'était pas extrêmement important. Je dois accomplir ma mission.

Marie ne comprenait plus rien. Pourquoi Johanne tenait-elle de tels paroles avec un air si assuré ?

— Que veux-tu dire ? s'enquit-elle prudemment. Qui pourrais-tu être d'autre que mon enfant ?

Johanne avait profité de son trouble pour se dégager.

— Je m'appelle Rose.

— Rose ?

Quelle forme de folie pouvait avoir saisi l'esprit de la jeune fille ? Pourquoi ne se rappelait-elle pas de son propre prénom ?

Johanne avait avancé vers la porte et l'avait ouverte. Elle traversait à présent la salle principale au milieu des exclamations de surprise.

— Johanne ! s'écria François. Ma sœur, c'est un miracle !

La jeune fille ne lui accorda qu'un rapide coup d'œil.

— Je ne suis pas Johanne. Je me nomme Rose.

François échangea un regard préoccupé avec sa mère.

La jeune fille sortit de la maison et passa au milieu des convoyeurs stupéfaits.

Marie et François la poursuivirent.

— Où vas-tu donc ?

— Accomplir ce pourquoi je suis revenue.

— Mais de quoi s'agit-il ?

La jeune fille s'arrêta et se tourna vers eux, déterminée.

— Je vais détruire Athanasios.

Fin du tome 2

Bonjour à tous ! Le tome 2 s'achève là. Pour l'instant, le troisième et dernier tome, Acies, n'existe que sous la forme d'un plan. Pour l'instant, je me concentre sur l'écriture du Roman de l'Apô-ny. Et je pense aussi faire une réécriture du tome 1 d'Arthur. Je ne peux donc pas encore vous donner de date pour la sortie du tome 3.

Merci d'avoir lu. N'hésitez pas à me donner votre avis sur le tome 2 en général !

 N'hésitez pas à me donner votre avis sur le tome 2 en général !

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Daemoniaci. La geste d'Arthur Montnoir, livre 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant