" Cher Allen,
Je te quitte car je ne t'aime plus.
Avec tout mon amour inexistant,
~Élie"
Si je pouvais réduire à néant une relation de huit ans avec juste une phrase, sans blesser la personne d'en face, tout serait plus simple.
Installée devant mon ordinateur, de retour dans ma chambre d'hôtel, je frappe sans discontinuer les touches du clavier, notant toutes les informations en pêle-mêle que j'ai pu regrouper depuis ces derniers temps par rapport au travail. Mais mon esprit ne cesse de vagabonder parmi Allen et Luke. Et ça a le don de m'horripiler.Impossible de me concentrer plus de cinq minutes, je décide de me dégourdir les jambes en sortant de l'hôtel où nous sommes logés. Nous sommes à quelques minutes à pied du Met et donc de Central Park. Je pourrais aussi bien visiter un autre coin de Manhattan, comme Times Square par exemple. L'établissement cossu choisi par l'équipe d'Olivia est tout à fait divin et je suis presque gênée de déambuler en son sein. En sortant dans le couloir, épuisée par le manque de sommeil et des pensées obsédantes, je passe devant la porte de la chambre de Luke qui n'a pas mis de petit encart « ne pas déranger ». Avec un peu de chance, il est libre pour s'adonner à une virée. Même s'il est en cause dans mes problèmes personnels, prendre l'air avec lui pourrait être une bonne idée. Je pourrais dire tout ce que je veux, parler avec lui me fait un bien fou. Je vais pour frapper doucement la porte qui s'ouvre dans la seconde. Je pousse un petit cri de surprise en manquant de perdre l'équilibre.
" Mais qu'est-ce que tu fous Cobb ? Demande Luke qui semble sur le point de lui aussi sortir.
- Je, euh... J'allais faire une balade pour me rafraîchir la tête et je me demandais si tu voulais venir avec moi. Et toi, tu allais faire quelque chose ?
- Juste commander un plat dans un restaurant aux alentours pour manger dans ma chambre, rien d'incroyable. Les prix pratiqués par le service d'étage sont du racket pur et simple ! Il prend sa carte électronique et ferme la porte derrière lui. Mais je peux attendre avant de manger si tu veux.
- À vrai dire, j'en serais ravie. New York seule n'a pas la même saveur quand je ne suis pas avec toi...
- Est-ce un compliment ? Fait Luke, entre ironie et surprise. Je suis touché !
- N'en fais pas tout un plat Hoffman, tu resteras un abruti pour le reste de ma vie. J'apprécie juste ta compagnie.
- Juste, il marmonne dans sa barbe, c'est cela, oui. Et bien moi, je n'apprécie juste que... Luke singe de réfléchir profondément. C'est compliqué de trouver quelque chose."
Je lui donne une tape sur le bras, un petit sourire amusée s'étirant au fur et à mesure. Il rit en balançant sa tête en arrière tout en appuyant sur le bouton de l'appel de l'ascenseur.
" Je suis sûre que tu trouveras quelque chose qui te plaît chez moi avec le temps, et je te parie que ce sera avant la fin de la journée.
- Et si tu es trop insupportable et que je ne trouve rien ?
- Tu vas te forcer. C'est tout."
Il me laisse monter dans la cage en première tandis que j'appuie sur le bouton du rez-de-chaussée. Alors que les portes se ferment, nous nous tenons chacun dans un coin de celui-ci. Silencieux, l'attente se fait dans une lenteur impensable. Luke se frotte la nuque en toussant, les yeux rivés sur ses chaussures. Il entreprend de parler le premier:
" Par rapport à ce qu'on parlait dans le parc, avant d'être interrompus, tu as réfléchis à ce que tu allais faire par rapport à Allen ? Demande-t-il innocemment.
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Café Noir et Sucrette [Tome 2]
ChickLitQuelques mois après l'histoire racontée par Olivia Lawford, l'assistante d'un grand dirigeant d'une entreprise dans l'audiovisuel, Mediatics, à New York, voici celle d'une apprentie journaliste, Elie Cobb, de l'autre côté du pays, à Portland, Oregon...