"Oh ! Non ! Madame Tangwitch m 'a enfermée", pensa Mélia.
— Oh! Hé ! Je suis là ! Ne fermez pas, j'avais oublié quelque chose dans le vestiaire ! Ouvrez Madame !
Elle n'entendit aucun bruit de pas et la porte resta close.
— Je suis là ! cria Mélia qui commençait à paniquer seule dans le noir. Vous m'avez enfermée, je veux sortir ! Madame Tangwitch ! Madame !
Elle se baissa pour ramasser son portable, mais ses doigts ne rencontrèrent que des poussières et des saletés ramenées par les semelles des élèves.
« Bouh ! Je suis sûre qu'il y a des araignées là-dessus », pensa-t-elle avec dégoût, et elle renonça à récupérer son portable dans le noir.
À tâtons, elle se dirigea vers la porte. Elle se cogna à trois reprises contre les bancs qui semblaient ravis de lui bloquer le passage et la garder prisonnière dans cette pièce trop vide.
— Ouvrez, ouvrez-moi ! hurla une nouvelle fois la jeune fille. Recourbée, les mains la guidant le long des bancs, les pieds raclant le béton granuleux, elle se dirigeait vers ce qu'elle pensait être la porte quand une sorte de sifflement aigu la fit tressaillir.
— Il y a quelqu'un ? S'il y a quelqu'un, ce n'est pas drôle, supplia-t-elle. Ouvrez la porte, s'il vous plaît !
Mais sa voix résonnait étrangement dans la pièce. Une nouvelle fois, il lui sembla entendre un sifflement grinçant qui la fit même saliver comme cette désagréable sensation d'ongle qui frotte une assiette !
— Ouvrez, c'est Mélia, je suis la nouvelle élève de 4 A ! S'il vous plait, ouvrez-moi !
Un moment l'idée que Madame Tangwitch se tenait derrière la porte et se moquait d'elle l'effleura. Mais quand même, quel que soit le prof un peu loufoque, il ne lui viendrait pas à l'idée d'enfermer un élève seul dans le noir, cela pourrait lui valoir de sérieux ennuis.
Elle avait réussi à atteindre un mur humide et elle le suivait en espérant rejoindre cette fichue porte qui devait être tout près. Se pouvait-il que ce soit le vent qui ait tout simplement fait claquer la porte ? Il ne pouvait pourtant pas y avoir de courant d'air, la salle n'avait pas de fenêtre et aucune autre issue. Seule une porte de bois vermoulu donnait sur une espèce de cave qui se transformerait dans le futur en un espace douche tant attendu.
— Pouvez-vous ouvrir la porte, je suis coincée dans le noir ! clama Mélia à l'aveuglette.
Si seulement, elle tombait sur l'interrupteur, il devait être le long de ce mur, à quelle hauteur exactement ?
Le sifflement reprit, proche de son oreille, beaucoup trop proche ! Elle s'immobilisa, toute sa peau du dos était hérissée. Elle avait l'impression que quelqu'un se tenait près d'elle, là dans le noir ! Sa nuque était de glace. Elle était sûre qu'une présence la guettait, immobile, dans son dos !
Alors, elle se colla au mur glacial et avança ainsi en râpant son joli gilet gris contre la paroi rugueuse dans laquelle ressortait parfois un clou rouillé qui accrochait une maille du gilet et ralentissait sa lente progression.
Elle essaya de se résonner : « il n'y personne ici, tu es toute seule ma pauvre vieille et tu te fais ton film, alors détends-toi, respire un coup, avance normalement, ouvre cette porte et sors. »
Tandis qu'elle recommençait à prendre confiance, elle aperçut deux points lumineux, vaguement rouges en face d'elle. Elle ferma les yeux très fortement pour les faire disparaître et serra les poings qui se mirent à grésiller.
VOUS LISEZ
Thys, l'éveil des Ostendes (Tome I) [ Terminé ]
ParanormalIl y aurait eu une civilisation avancée bien avant la nôtre, disparue dans d'étranges circonstances sans laisser de traces de son passage. Thys est un descendant des Ostendes, cette lignée originelle d'humains. Il capte, bien malgré lui, les énergie...