Chapitre 11

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[Ashley]

La soirée avait été longue et surtout pleine de questions de mon côté. Pourquoi ? Quelles raisons pouvaient bien motiver Kyle à agir de cette façon ? Il avait l'air si détendu et nous avions l'air si proche durant ces dernières 24 heures. Quelle mouche l'avait piqué pour qu'il redevienne aussi distant et aussi froid avec moi ? C'était peut-être même pire qu'avant. Je n'avais pas du tout compris ce qu'il s'était passé. Ce soir, en fermant le bar, j'avais pris une décision, quoi qu'il allait m'en coûter, j'allais prendre Kyle entre quatre yeux sur le chemin du retour et avoir les réponses auxquelles j'avais droit. Il le fallait si je voulais un tant soit peu le comprendre.


Justement, celui-ci était en train de tourner la clef dans la serrure de l'établissement, une bière à la main. Visiblement irrité de sa soirée. Il avait à peine salué les autres et avait tracé son chemin, où moi, j'avais pris la peine de faire la bise convenablement au reste de l'équipe avant de suivre ses pas en tentant de le rattraper au pas de course, Oscar à mes côtés.


C'est essoufflé que j'arrivai à sa hauteur et que je lui attrapai vigoureusement le poignet alors qu'il allait boire le reste de sa bière. Vu son regard, c'était loin d'être la première qu'il buvait ce soir. Il grogna, me surplombant de toute sa hauteur, l'air grave.


- C'est quoi ton problème à la fin ? Demandais-je irritée.


Il leva un sourcil, peu sûr de savoir de quoi je parlais. Il lança un faible mouvement de tête m'incitant à poursuivre sur ma lancée. De toute façon, j'aurais poursuivi. Je veux des réponses, quoi qu'il m'en coûte. Que ça lui plaise ou non.


- Tu es sympa et blagueur, et même pas une heure plus tard, tu me fuis comme si j'étais la pire salope que tu aies rencontrée, repris-je. Alors je réitère ma question. C'est quoi ton problème Kyle ?


Il lâcha un rire mauvais. Ça n'augurait rien de bon. Je ne connaissait que très peu cet homme, mais je savais déjà pertinemment qu'il ferait partie de mon quotidien, et ce, quelle que soit la nature de notre relation.


- Mon problème darling ? Demanda-t-il froidement. Mon problème c'est que vous les femmes, vous êtes toutes pareilles. Vous êtes toutes des manipulatrices. Vous vous servez des gens dans le seul but d'obtenir quelque chose en retour. Je déteste ça. Plus que tout. Tu es exactement comme elle. Vous êtes toutes exactement comme elle.


Sa réponse me cloua sur place. Non mais cet homme se foutait royalement de ma gueule. Ce n'était pas possible autrement. Et puis à qui me comparait il ?


- Et je peux savoir ce que moi, je t'ai fait ? M'énervais-je. Je ne t'ai rien fait Kyle et tu ne me connais pas. Alors tes petites remarques à la con me concernant et ton comportement de blaireau tu te les gardes. Tu seras bien gentil.


Nous nous faisions maintenant face juste devant nos paliers respectifs. Mon regard était dur et lui semblait avoir perdu ses moyens. Une première chez cet homme. Oscar c'était allonger face à la porte de Kyle, l'air de rien, comme si cette dispute ne l'affectait pas le moins du monde.Tout son corps tremblait, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Il semblait fulminer de l'intérieur. À croire que cet homme menait une véritable guerre, une véritable bataille contre lui-même. Je m'attendais à tout, mais pas à ça.


Non de dieu.


Kyle se jeta sur mes lèvres, furieux, presque possèder. Rien ne pouvait l'arrêter. Il me plaqua furieusement contre ma porte, m'attirant un peu plus contre lui et me poussant davantage. J'avais l'impression que cet homme me possédait rien qu'avec sa bouche. Il m'embrassait à m'en couper le souffle, à m'en faire perdre la raison. Il m'embrassait comme si sa vie en dépendait. Un baiser sauvage, vital et absolument époustouflant. Jamais un homme ne m'avait embrassé de cette façon, pas que j'en ai embrassée tant que ça. Mais Kyle était le meilleur et de loin.


Ses mains s'enfonçaient dans mes hanches, m'agrippant un peu plus fort, encore un peu plus proche de lui. Il grogna contre ma bouche et passa la barrière de mes lèvres avec sa langue. La température de mon corps grimpa en flèche face à cet assaut dont je n'avais absolument aucun contrôle.


Toute la logique dont j'aurais dû faire preuve pour le repousser avait volé en éclat au moment même où il avait posé un doigt sur moi. Je couinai contre ses lèvres, e contrôlant plus mes propres réactions, lui arrachant un énième gémissement. Mon corps tout entier tremblait entre ses doigts, et je ne sais pas pourquoi mais j'aimais cela. J'aimais ses mains sur moi, sa bouche contre la mienne, ses grognements, son odeur qui nous enveloppais littéralement.


Heureusement, ou malheureusement, je ne sais pas encore, il reprit tout aussi vite ses esprits. Comme si ce geste l'avait fait dessaoûler d'un seul coup. Il souffla plus fort, l'air perdu. Il se redressa et me regarda dans le fond des yeux. Ce que je voyais dans les siens me fit frissonner, j'hésitai entre la douleur ou l'envie. Il y avait tant de peine dans son regard. Mais qui avais bien pu te faire souffrir comme ça ? Elle n'avait pas toute sa tête celle qui t'avait blessé Kyle. Ta souffrance était bien trop visible et semblait bien trop grande pour un seul homme. Si je te connaissais un peu plus peut-être que j'aurais pu te venir en aide. Mais peut-être ne l'aurais-tu pas accepté. Ça ne m'aurait pas surpris venant de toi.


Ce qui me surprit le plus, c'est qu'il s'éloigna de moi avec une vitesse impressionnante. Il grogna et rentra dans son appartement en claquant la porte sans ménagement. Oscar à mes pieds, je mis du temps à reprendre mes esprits. Mais que venait-il de se passer ? Venions nous de nous embrasser sans aucune pudeur dans le couloir de nos appartements respectif ? Venais je de vivre l'un des plus beau moment de ma vie ? Très certainement. Mais je ne comprenais pas encore ce qu'il venais de se passer et je sentais que je n'aurais pas de réponse tout de suite à mes questions.


Je tournai mes clefs dans la serrure et ouvris ma porte. Le cœur battant, je n'arrivais pas à me calmer. Je m'assis sur le lit, la main sur ma poitrine, tentant tant bien que mal de me calmer et de reprendre ma respiration après cet assaut animal. Mon corps tomba de fatigue sur le lit et je m'endormis songeuse. Ce qu'il venait de se passer était tout sauf anodin. Je le savais et au fond de moi, je savais que lui aussi, il le savait.

BarmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant