Chapitre 23

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[Ashley]

J'ignorai ce qui c'était passé dans mon cerveau, ce qui avait lâché prise, mais quand il était arrivé dans mon bureau pour me réconforter alors que personne n'avait vu ma détresse, je m'étais abandonné à lui, pleinement et entièrement. Et Dieu ce qu'il m'avait manqué. Encore dans ses bras, j'entrepris de me relever et de me rhabiller. La soirée avait vite passé et en vue du silence en bas, j'imaginai bien que la soirée était bel et bien terminée.

Sur mes pas, Kyle me suivait à la trace jusqu'en bas. Si personne n'avait rien dit, tous savaient ce que nous venions de faire tous les deux. Ils souriaient tous comme des biens heureux et gardaient le silence, peut-être par peur de rompre cette trève entre nous. Kyle et moi devions parler, ça, c'était une certitude, mais pour le moment, je voulais juste rentrer chez moi et mettre des vêtements nettement plus confortables que ceux que je portais maintenant. La semaine avait été éreintante et je pense que j'avais bien mérité une bonne nuit de sommeil.

Oscar à mes pieds, je saluai l'assemblée et pris la porte avant de l'entendre se fermer derrière quelqu'un d'autre. Mon beau brun avait sans aucun doute attraper sa veste à la volée avant de me rejoindre au pas de course par peur de me perdre de vue, une fois encore. Je constatai même qu'il n'avait pas pris la peine de se changer puisqu'il portait encore sa chemise de travail qu'il avait remis après notre moment de débauche dans mon bureau. Le trajet jusqu'à notre immeuble se fit dans un silence de plomb qu'aucun de nous deux n'osa briser. Il est vrai qu'après deux longues semaines de conflit nous nous étions littéralement jeter l'un sur l'autre comme des animaux. Contrairement à ce que certains peuvent penser loin des yeux ne veux absolument pas dire loin du cœur. Je l'avais tenu à bonne distance de moi pendant un petit moment et pourtant, j'avais passé une grande partie de mon temps à penser à lui, à nous, à notre dispute et surtout à la façon d'arranger les choses avec lui.

En bas de notre bâtiment, notre vieille Monique était encore debout et souriait en nous voyant arriver ensemble pour la première fois depuis plusieurs semaines. Toute contente, elle se dirigea vers nous avec un sourire béa sur le visage.

- Bonsoir mes enfants, s'exclama-t-elle joyeusement.

- Bonsoir Monique, répondis-je de bon cœur.

- La soirée a été bonne ? Nous demanda-t-elle.

- Oui très, répondit Kyle. Est-ce que je peux abuser de votre gentillesse ce soir ?

- Bien sûr, mon petit, rigola-t-elle. Qu'est-ce que tu veux ?

- Est-ce que vous pouvez garder Oscar cette nuit ? Demanda-t-il.

Je vis notre concierge acquiescer de la tête toute contente de pouvoir garder ma boule de poil pour les heures à venir. Monique était vraiment un amour et je savais qu'elle aimait profondément mon petit chien. En revanche, je ne m'attendais pas à une telle demande venant de Kyle. Apparemment, l'heure des explications avait sonné et il ne me laissait pas d'autre choix que de l'écouter. Laissant Oscar à Monique pour la soirée, je montai les escaliers menant à ma porte dans un silence de mort. J'avais peur de cette confrontation, de ce qui pourrait se dire ou encore ce qui pourrait en ressortir. Je n'avais aucune envie que mon beau brun me quitte, surtout si j'en étais la cause. Si je n'étais pas allé voir sa mère ce jour-là et si je ne l'avais pas défendu nous n'en serrions certainement pas là aujourd'hui. Je m'étais énormément attaché à lui depuis mon arrivée au bar et je n'avais aucune envie que cela change et qu'il m'abandonne lui aussi.

Refermant la porte derrière nous, je le vis se diriger vers mon frigo d'où il sortit une bouteille de vin que j'avais avouons le bien entamer durant mes soirées de grande solitude. Je ne dis rien, pensant que nous aurions besoin d'un remontant tous les deux pour faire face à cette conversation que je redoutait tant depuis deux longues et interminables semaines. Mais nous avions des choses à nous dire et il faillait y faire face un jour ou l'autre. Remplissant deux verres en silence, il me tendit le premier avant de descendre le sien d'une traite et de se resservir certainement anxieux lui aussi. Son deuxième verre à moitié vide, il le reposa sur le comptoir face à lui avant de relever les yeux dans ma direction et de prendre la parole.

BarmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant