Chapitre 12

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[Kyle]

Grand dieu ! Que m'était-il passé par la tête de l'embrasser comme ça ? Sans prévenir, juste en face de chez elle. Qu'est-ce qu'il m'avait pris au juste ? Je n'avais pas pu m'en empêcher, cette nana allait me rendre barge. Je m'étais littéralement jeté sur elle comme un sauvage. La sensation de ses lèvres sur les miennes m'avait gonflé le cœur et pendant un instant, j'avais cessé de respirer convenablement. Parfois, elle avait l'air si heureuse et si triste à la fois. Par moments, j'avais l'impression qu'elle pourrait me comprendre, qu'elle pourrait m'apaiser et qu'elle pourrait atténuer la douleur qui grondait au fond de ma cage thoracique. Mais avais-je raison de penser cela ? Je n'en avais aucune putain d'idée et ça me faisait terriblement peur. J'avais fait confiance à une femme une seule fois dans ma vie, Alice. J'étais tombé de haut, j'avais ouvert les yeux trop tard et le mal était déjà fait. Je n'avais pas pu anticiper la chute que j'avais faite après cela. Et Dieu sait que cette chute avait été douloureuse. Mais j'avais continué à espérer qu'elle change et je lui avais plusieurs occasions de me le prouver.

Les choses se bousculaient dans ma tête et j'avais du mal à reprendre mes esprits après ce qu'il venait de se passer sur le perron de ma porte. Je me déshabillai en silence et entrai dans la douche. Plus tourmenté que jamais. Je fis couler un jet d'eau froide tentant en vain de me remettre les idées en place. Son regard ne quitta pas mon esprit à un seul instant. Son regard brûlant et perdu pour moi. Son regard embrasé après que je l'aie étreinte.

Devant le bar, j'appréhendais de revoir ma jolie blonde. Je ne savais pas comment j'allais réagir et je savais encore moins comment elle, elle allait réagir en me voyant, en me faisant face. Je ne lui avais donné aucune explication. J'étais parti comme un voleur la veille. Je soufflai un bon coup, histoire de me donner une bonne dose de courage et je poussai les lourdes portes de l'entrée. Toute l'équipe était déjà là, toute l'équipe sauf elle. Je ne sais pas pourquoi mais je fus déçu de ne pas la voir à leurs côtés. Elle arriverait certainement plus tard, sûrement fatiguée de la soirée d'hier.

Merde !

Je montai à l'étage saluer Dan. Le seul et unique parent que j'ai eu tout au cours de ma vie. Il était assis à son bureau, le regard triste et le téléphone collé à son oreille, en pleine conversation visiblement.


- Oui, ma belle, entendis-je.


Il se stoppa dans sa phrase, la personne à l'autre bout du téléphone semblant lui parler de quelque chose d'horriblement important vu l'expression qu'il affichait à l'instant.


- Je comprends, prends ta journée, c'est normal. Ne t'inquiète pas, reprit-il d'un air triste.


Puis sans plus de cérémonie, il raccrocha. Tout le monde était là, sauf elle. Alors si Dan devait donner sa journée à quelqu'un, c'était à elle. Alors elle ne viendrait pas. Je pensais qu'elle aurait quand même plus de crans que ça, ma darling. Quoi que c'était peut-être mieux ainsi après tout. Ça nous laissait le temps de réfléchir tous les deux, chacun de notre côté sur ce qu'il s'était passé hier soir.


- Bonjour fils, entendis-je. Que puis-je pour toi ?


Mon père me sortit de mes réflexions sur Ashley. J'en avais presque oublié qu'il était là et que j'étais sur le seuil de son bureau. Je fourrai les mains dans mes poches et essayai de paraître le plus détaché possible de la situation dans laquelle je m'étais mis tout seul.


- Pourquoi elle ne vient pas ? Demandais-je sans avoir à expliquer de qui je parlais.


BarmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant