Chapitre 14

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[Ashley]

Je me réveillai au milieu de la nuit, toujours dans les bras musclés et réconfortant de Kyle, mais j'avais horriblement soif. Avec la soirée d'hier, je n'avais pas pensé une seule seconde à m'hydrater, ni à rien d'autre d'ailleurs. Je bougeai d'abord légèrement ma jambe pour la libérer de celles du beau brun qui partageait mon lit puis je me faufilai en dehors de ses bras enroulés autour de moi. Il n'avait rien dit. Il ne m'avait pas jugé. Il ne m'avait pas lancé de regard de pitié. Il m'avait juste réconforté sans dire un mot. Il avait été là pour moi dans l'un des pires moments, l'un des plus douloureux. Il n'était jamais facile d'affronter la réalité quand celle-ci était aussi sombre que la mienne. Il fallait faire face, quoi qu'il advienne.

Je me dirigeai dans la cuisine pour me servir un verre d'eau avant de me positionner sur mon balcon laissant la fenêtre ouverte derrière moi. Oscar n'avait pas bougé depuis notre retour la veille au soir, peut être trop fatigué lui aussi par les événements récents.

Je levai les yeux au ciel, les nuages qui passaient dans le ciel déformaient les reflets de la lune. Un léger vent me caressa la nuque me lançant un long frisson jusqu'au bout de mes seins durcit par la fraîcheur de la nuit. Des bras s'enroulèrent autour de ma taille et un nez se cala dans le creux de mon cou dans un geste tendre.

- Darling, entendis-je doucement.

Sa voix rauque à moitié endormie était un appel à la débauche. Je ne savais toujours pas sur quel pied danser avec cet homme, mais j'étais très heureuse qu'il soit là, avec moi aujourd'hui.

- Tu devrais revenir te coucher, finit-il par souffler tout contre moi.

Je caressai ses mains toujours fermement accrochées à mon corps et murmurai une réponse dans un état second.

- J'arrive.

Son corps se détacha du mien rapidement, la sensation de ses bras, elle resta sur mes hanches. Je finis mon verre d'une traite et rentrai à l'intérieur. Ma boule de poils était montée dans le lit avec Kyle et lui avait ôté tous vêtements superflus pour se retrouver en sous-vêtements en plein milieu de mon lit. Je bloquai quelques instants sur la musculature parfaite de l'homme avec qui je passais la nuit. À côté de lui, je devais faire pâle figure à cet instant précis. Cheveux en bataille et vêtements trop larges, je n'avais pas du tout l'image de la femme parfaite, ni même sexy. Je devais plus ressembler à un panda malade qu'à autre chose.

Il caressait Oscar du bout des doigts avant de me faire une place à ses côtés. J'attrapai mes écouteurs dans un geste souple. J'aimerais lui dire tellement de choses, tellement de choses qui n'arrivaient pas à franchir la barrière de mes lèvres. Peu sûre de moi, j'allumai mon iPod à la recherche d'une chanson pouvant lui transcrire mon état d'esprit et mes sentiments. Je faisais partie de ceux qui s'exprimaient avec les paroles d'une chanson. Mes parents m'avaient appris à communiquer de cette façon. Lorsque les mots n'étaient plus suffisants. Une manière peu commune mais terriblement efficace. Et surtout une manière bien à moi.

Assise sur le côté libre du lit, Kyle entoura ma taille de ses bras pour me ramener à lui. Dans ses bras, je mis enfin le doigt sur le morceau qui m'intéressait tant. J'attrapai mes écouteurs et les mis dans ses oreilles. Il me regarde perplexe, mais me laissa faire. À croire qu'il savait que j'allais lui parler à ma façon. Les premières notes d'"Iris" des Goo Goo Dolls retentir dans ses oreilles. Je connaissais cette chanson sur le bout des doigts à n'en pas douter. J'aurais très bien pu la chanter moi-même si c'était nécessaire.

J'avais tellement de sentiments différents à cet instant. Je vis Kyle sourire légèrement et je sentis ses bras se resserrer davantage autour de moi. Il m'embrassa l'arête du nez et plongea son regard brûlant dans le mien. Qu'allait-il dire ? Qu'allait-il penser ? Comprendrait-il ma façon de lui parler ? Ce morceau était tout ce que je ressentais pour lui. Il m'avait découvert sous mon plus mauvais jour et il était quand même resté à mes côtés. Je ne voulais montrer ça qu'à lui. Après ce qui sembla de longues minutes, il retira les écouteurs et en positionna un dans l'une des miennes. Il se redressa et chercha quelque chose dans la poche de son jean, à terre. L'objet en main, il se remit face à moi et mit sa tête dans le creux de mon cou. Son souffle chaud me fit frissonner de la tête au pied.

BarmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant