Chapitre 20: Arrivée à Caras Galadhon

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Curieux, Haldir demanda aux hobbits où se trouvait leur contrée tandis qu'ils marchaient. 

— Vous pourriez le deviner, déclara alors Merry. À l'ouest, non loin de notre pays, la Comté où vivent les hobbits, se trouvent les Havres d'elfes. 

Haldir s'exclama alors d'une voix enjouée :

— Quelle fortune avez-vous, vous autres Semi Hommes ! Quelle fortune de demeurer si près de la mer ! Comment est-elle ? Il y a si longtemps qu'aucun des nôtre ne l'a contemplée ! Nos chants l'évoque mais je ne sais pas comment sont ces havres. Parlez-m'en pendant notre route !

— Nous ne le pouvons, répondit Pippin. Aucun d'entre nous ne l'avons jamais vue. Nous n'avons guère quitté notre pays avant cette aventure.

— Et, poursuivit Merry, je ne sais si je l'aurai quittée si j'avais su quels terribles dangers nous attendaient.

— N'auriez-vous pas quitté votre maison au moins pour voir la belle Lorién ? Demanda Haldir sincèrement étonné.

— Qu'en voyez-nous ? Répliqua Sam avec une voix triste. Il me semble que le soleil a déserté la terre. 

Cette fois, l'incongruité de la remarque fit rire Elenwë qui s'emmêla les pieds et chuta sur la personne devant elle, l'entraînant avec elle.

— Pardonnez-moi dit-elle précipitamment en essayant en vain de se redresser. 

Pas si facile quand on y voyait rien. Une main trouva la sienne et la serra doucement et elle entendit un rire léger qu'elle reconnut. Legolas. Elle venait de tomber en entraînant Legolas.

— J'ignorai que vous étiez si maladroite ! Dit-il en riant.

— Ce que je me suis laissée distraire. Répondit-elle légèrement vexée.

Haldir finit par intervenir pour les relever puisqu'ils semblaient avoir besoin d'aide.

Ils marchèrent ce qui leur sembla un temps infini, les yeux bandés, leurs pieds foulant une terre unie et régulière, sûrement un sentier.

Frodon, quant à lui muet, concentrait son attentions sur son ouïe et son odorat. La brise au dessus de lui faisait bruisser les feuilles en un léger chuchotement. Le chant des oiseaux parvenait à ses oreilles et venaient à ses narines les mille et unes odeur de la forêt. Les senteurs d'herbes, de feuilles et de fleurs provoquaient chez lui une sensation de bien être. Quand ils quittaient l'ombre des arbres, il sentait tout d'un coup le soleil chauffer sa peau de son visage et ses habits. 

Au soir, Haldir les fit arrêter et reposer pour la nuit. Aucune crainte ne les habitaient puisqu'ils étaient protégés en cet endroit. Au matin, Elenwë songea que cinq jours s'étaient écoulés depuis la chute de Mithrandir dans la Moria. Le cœur triste, elle commença à marcher, se fiant à ses sens pour trouver l'arbre le plus proche et coller son front contre l'écorce.

C'est Haldir qui vint la chercher, n'osant pas lui demander quelle était la cause de sa tristesse car il sentait bien que la peine l'habitait.

Au milieu de la matinée, un messager de la Lorién les rejoignit et échangea quelques propos avec Haldir.

Se tournant vers eux, le gardien de la Lorién leur dit :

— Les elfes de mon peuples ont combattu et tué des orcs sur la rive du Célébrant d'où nous avons traversé. Ils étaient nombreux et sûrement lancés à vos trousses.

Elenwë, soucieuse, demanda :

— Avez-vous eu des pertes parmi les vôtres ?

Haldir sourit. 

La fille de la Lune Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant