La Dame Galadriel s'approcha d'eux pour les inviter à boire la coupe des Adieux.
Elle apporta la coupe à chaque membre de la Compagnie, l'invitant à boire en signe de séparation.
Quand cela fut fait, elle leur demanda de s'asseoir sur l'herbe, et des fauteuils furent installés pour elle et pour Celeborn.
— À présent, nous avons bu la coupe de la séparation. Les ténèbres nous entourent mais pour votre route, j'ai apporté quelques présents. Vous les utiliserez en pensant à la belle Lothlorién.
L'un après l'autre, elle les appela.
— Aragorn, chef de cette Compagnie, voici quel est le cadeau des seigneurs de la Lorién pour vous.
Elle lui tendit un fourreau d'épée. Fait de cuir, des fleurs et des feuilles en argent et or s'entrelaçaient harmonieusement, incrustés dans le cuir.
— Gardez ce fourreau, vous en aurez besoin très bientôt pour y accueillir une épée qui changera sûrement le cours de votre destinée.
Elle se tut un moment et ajouta
— La lame sera dans ce fourreau protégée et ne sera ni souillée, ni brisée, tel une bénédiction particulière. Y a t-il autre chose que je puisse vous offrir, Aragorn ?
— Madame, répondit-il, vous connaissez bien mon cœur et vous savez bien quel est la chose que je désire le plus au monde. Vous avez vous même veillé sur le trésor que je chéris. Seulement, si puissante soyez-vous, vous ne pouvez me l'offrir et je suis résigné à ne jamais l'obtenir.
Son visage était grave et triste et la Dame lui sourit.
— Alors, pour vous, voici un présent qui m'a été envoyé par celle à qui appartient votre cœur. Puisse t-il rendre votre âme plus légère, vous qui allez au devant du danger.
De son habit, elle retira un pendentif elfique qu'Elenwë reconnut aussitôt. Arwen, à qui Aragorn avait rendu son pendentif, venait de trouver le moyen de lui donner à nouveau.
— Vous savez que pour elle, c'est un gage d'amour. Son cœur sera à jamais vôtre.
Elenwë surpris des larmes monter dans les yeux gris-vert du Rôdeur.
Le Dunedaïn mit autour de son cou le pendentif et Elenwë sourit tristement. Si elle trouverait les années la séparant de sa sœur longues.. Qu'en serait-il d'Aragorn qui avait définitivement renoncé à elle, de peur de voir sombrer le monde ?
Aragorn se mit en retrait et Galadriel appela les autres compagnons.
— Boromir, voici pour vous.
Elle lui offrit une splendide ceinture tissée d'or.
— Meriadoc et Perigrin, voici pour vous.
Chacun reçut une ceinture d'argent à laquelle était attachée un couteau elfique dont la taille leur feraient office de dagues.
À Legolas, elle offrit un arc robuste tels que le font les Galadhrim et plusieurs flèches dans un carquois ouvragé. À Sam, elle offrit une solide elfique et une boîte contenant de la terre de son jardin.
— Cette terre fertile permettra à vos plantes les plus délicates de pousser où vous le souhaiterez, j'y ai insufflé ma bénédiction pour que même loin d'ici, vous puissiez vous souvenir de Lorién la belle.
Galadriel se tourna ensuite vers sa petite fille adoptive.
— Elenwë.. Garde bien en mémoire tous les conseils que je t'ai prodigué.
Elle lui mit des bracelets de force de cuir épais, soigneusement ouvragés et lui accrocha au cou un pendentif orné d'une pierre dorée.
— Cette pierre t'aidera à contrôler ta force. Sois prudente.
Les autres la regardèrent étrangement. De quelle force parlait Galadriel ?
Elenwë était touchée. Cette pierre l'aiderait à mieux canaliser son pouvoir.
Enfin, Galadriel arriva devant Frodon.
— À vous, Frodon, je m'adresse le dernier mais c'est à vous en premier que j'ai pensé. Vous avez un cœur noble, veillez à ne pas l'entacher de ténèbres. Pour vous soutenir, voici la lumière d'Eärendil. Lumière sans tâche, puisse t-elle vous éclairer dans les épreuves.
Elle lui donna une fiole de cristal transparent.
— C'est dans l'eau de ma fontaine que j'ai capturée cette lumière pure qui saura vous redonner espoir au jour le plus sombre.
Alors, la Dame se dirigea vers Gimli et demanda :
— Pour vous, Gimli, je n'ai rien car je ne sais quel présent pourrait attendre un Nain de la part des Elfes.
Gimli s'inclina bien bas et répondit :
— Aucun Madame, car il me suffit amplement de vous avoir vu et d'avoir entendu vos douces paroles.
La Dame sourit largement et regarda à la ronde.
— Ecoutez, tous, Elfes ! S'écria t-elle. Que celui qui disait que les Nains ne savaient qu'être cupides et malgracieux interroge sa conscience car voici un être bon et désintéressé. Mais, Gimli, fils de Gloïn.. Que puis-je vous donner ? Je ne peux vous laisser partir sans un présent. Nommez votre souhait !
Gimli rougit et balbutia :
— Madame, je ne désire rien mais si vous daigniez m'offrir un seul de vos cheveux, j'en serai comblé.
Les Elfes alentours eurent un air choqué.
— Je ne demande pas un tel don, vous m'avez demandé d'exprimer mon désir. En effet, votre chevelure dépasse en clarté l'or de la terre tout comme les moins brillantes étoiles dépassent en beauté les plus belles gemmes.
II y eut un mouvement et des murmures d'étonnement chez les Elfes, et Celeborn regarda le Nain avec surprise, mais la Dame sourit.
— Qui a prétendu que les Nains ne savaient utiliser l'art du langage ? Ce n'est pas vrai pour vous, Gimli fils de Gloïn. Jamais de mon existence une personne ne me présenta une demande aussi hardie avec tant de courtoisie. Je ne pourrais refuser puisque je vous ai demandé de parler. Cependant, je suis intriguée. Que ferez-vous de ce don ?
— Dame Galadriel, il sera cher à mon cœur car je me souviendrai des paroles que vous avez eu à mon égard. Si un jour heureux je retourne dans les forges de mon royaume, je monterai ce cheveu dans un cristal et il deviendra un bien de ma maison. Il représentera un gage d'amitié entre la Montagne des Nains et la Forêt des Elfes et ce, jusqu'à la fin du Temps.
Galadriel sourit, coupa trois de ses cheveux et les offrit au Nain, sous les regards ébahis des Elfes présents.
— Je ne peux me risquer à une prophétie car les temps sont sombres, mais vous, fils de Gloïn, si vous survivez à ce temps, vos mains seront emplie d'or et pourtant votre cœur ne sera pas perverti car ce métal n'aura aucune emprise sur vous.
Tous les compagnons s'inclinèrent pour saluer la Dame et le Seigneur et les Elfes en firent autant à l'égard de ceux de la Communauté.
NDA : Les deux photographies en média de ce chapitre et du précédent ont été prises par mes soins au bord d'une rivière se trouvant non loin de chez moi.
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La fille de la Lune Tome I
FanfictionElenwë est une elfe. Enfin... une demi-elfe plus exactement. Elle ne s'est pas toujours demandé qui étaient ses parents et d'où venaient ses aptitudes spéciales. Mais de plus en plus, elle s'interroge sur son origine. Élevée à Fondcombe, par nul au...