Chapitre 22: Affliction

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Il n'y avait rien à dire. Maintenant, après cette confession, Elenwë se sentait beaucoup mieux. C'est presque sereine qu'elle poussa la porte de son ancienne chambre. 

Les lieux étaient tels qu'elle s'en souvenait et elle remarqua presque aussitôt une petite salle attenante. Une salle de bain ! Une baignoire s'y tenait, remplie d'eau fumante.

"Un bain !!!", rugit-elle intérieurement en enlevant prestement ses vêtements et en entrant dans la baignoire. Avec précaution, elle ôta son bandage et grimaça quand sa peau encore fragilisée par sa blessure entra en contact avec l'eau. 

Elle profita de ce bain pour enlever les couches de saletés de sa peau et pour laver ses longs cheveux blancs.

Apaisée par la chaleur qui l'enveloppait, elle s'assoupit.

C'est une voix qui la réveilla.

— Ma Dame ? 

Elenwë sursauta, se rendant compte qu'elle était nue dans son bain et qu'il y avait quelqu'un dans la pièce. Précipitamment, elle se recroquevilla pour cacher son corps. Une elfe se tenait là, avec des longs cheveux châtains-roux et une peau mate, comme si elle avait pris le soleil.

— Pardonnez-moi de vous déranger mais Dame Galadriel m'a envoyé vérifier l'état de votre blessure.

Elenwë rougit.

— Euh.. Ma blessure va très bien. 

— Si je puis me permettre, la peau en est encore fragile et la Dame m'adonné une crème cicatrisante très efficace. Je la pose ici.

L'elfine s'éloigna et Elenwë soupira de honte. Sortant du bain dont l'eau était bien moins que tiède, elle enfila une chemise ample et un pantalon souple. Elle regarda ensuite sa blessure et du reconnaître que l'elfine avait raison. Alors, avec application, elle soigna sa plaie et refit un bandage avec une bande propre. Une fois que cela fut fait, elle voulut sortir et se rendit dans sa chambre pour s'habiller. 

Dans son entrain de se laver, elle n'avait pas remarqué un paquet sur le lit. S'en approchant, elle l'ouvrit et fut émue d'y trouver un tissu et une lettre. Elle saisit le parchemin et reconnut immédiatement l'écriture d'Elrond, son père. 

Imladris, 4 Narbeleth 3018, 3A

Iel nin, 
Si, comme je m'en doute, vous passerez par la Lorién et si tout se déroule au mieux, vous y serez accueillis.. J'ignore encore quel malheur vous accable mais la vision vous a montré arrivant dans la forêt d'or, le visage triste et le cœur lourd. Comme l'occasion se présente, laisse-moi te dire ce que je n'ai pas su t'avouer lorsque tu es partie avec la Communauté. Quand tu t'es levée, je savais déjà que tu partirais, même si mon cœur de père refusait de le comprendre. J'aurais préféré te voir rester avec nous et t'envoyer avec Arwen pour les rivages immortels.. Mais j'ai dû me rendre à l'évidence. Ce n'était pas ce que les Valars avaient prévu pour toi.. Je souhaite que tu saches que je suis extrêmement fier de toi. 
En dépit de ce que tu m'as affirmé il y a déjà si longtemps, je me doute que ce voyage te conduira à t'interroger sur tes origines.. Peu importe ce que tu découvriras, sache que tu seras toujours ma fille bien-aimée. Enfin pour terminer.. pour toi, voici un présent auquel Arwen a amplement participé.
Je t'aime, ma fille, ne l'oublie pas.
Ton père, Elrond

Avec émotion, Elenwë toucha le tissu qui avait une texture de velours fin. Elle le dégagea de son emballage et découvrit une robe bleu nuit, au corsage décorée de lacets de fils d'argent. La jupe était légère et ample, composée de deux volants, celui du dessus étant plus léger que le deuxième.

Les manches en étaient amples et doublées de soie argentée. Le col était orné d'une fine dentelle de la même couleur que les lacets. Elenwë était ébahie. Combien de temps s'était écoulé depuis la dernière fois où elle avait revêtu une telle tenue ? 

La fille de la Lune Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant