La fille de la Lune Tome I

Chapitre 27: Bande de crétins

Où était Elenwë?

Legolas, complètement paniqué -ce qui est plutôt rare pour un elfe- ôta machinalement ses armes, chaussures, cape et sa tunique et plongea lui aussi.

— Mais quel imbécile! Lui je suis sûr qu'il ne sait pas nager! Cria Aragorn.
Mais c'est pas vrai!

À son tour, Aragorn se délesta de quelques couches de vêtements et sauta.

Boromir, Gimli et les hobbits étaient figés.

Au bout d'un instant, Aragorn remonta à la surface, traînant à sa suite un Legolas sacrément inquiet.

— Mais lâchez moi! Il faut la retrouver! Elle ne peut pas mourir comme ça!

Aragorn le jeta sur la barque, furieux.

— Non mais vous êtes complètement malade! Qui m'a confié une bande de crétins pareille!

Les membres de la Communauté ne répondirent rien.

Legolas se rhabilla en vitesse, ne quittant pas le surface de l'eau des yeux.

Les membres de la Communauté en faisaient autant.

Au fond d'eux, tous pensaient la même chose même si personne ne voulut le dire à voix haute.

La jeune elfe était sous l'eau depuis beaucoup trop longtemps pour être encore en vie.

Aragorn détourna le regard de l'endroit où elle avait plongé.

— Nous devons avancer, dit-il la voix tremblante.

Legolas pensait:

"Non pitié pas elle! Valars tous puissants! Rendez la moi! Vous ne pouvez la prendre ainsi!"

Mais c'était peine perdue.

Elle ne remontait pas.

Alors, doucement, des larmes coulèrent sur ses joues.

Ses cheveux blonds trempés collés à son dos, il versait des larmes amères sans parvenir à s'arrêter. Il lui semblait que la vague de tristesse qui l'envahissait était insurmontable et il se laissait emporter par son courant titanesque. La vision brouillée et les sens engourdis, il ne vit pas les regards plus qu'inquiets que lui lancèrent Aragorn, Boromir, Gimli et les hobbits.

Il était de notoriété publique que les elfes ne pleuraient que s'ils perdaient un être très cher à leurs yeux.

Se pourrait-il que Legolas aime leur jeune camarade?

Ils contemplaient avec peine le désarroi profond de leur compagnon elfique.

Soudain, surgit derrière eux une vague immense.

À son sommet, se tenait Elenwë, entièrement sèche, en pleine forme. Ses bras étendus sur les côtés, elle semblait maîtriser l'eau.
Ses camarades ne la virent pas, lui tournant le dos.

En fait, ils ne se rendirent compte de sa présence que lorsqu'Elenwë atterrit sur son embarcation, portée par la vague.

Tous se demandaient ce qu'il s'était passé.

Elenwë décrocha de son dos la hache du nain et dit:

— Maître Gimli, je crains que vous n'ayez égaré ceci. Dit-elle en lui tendant son arme.

— Merci, Elenwë. Fit-il en la regardant comme si elle était un fantôme.

Legolas se redressa en entendant la voix de l'elleth.