La fille de la Lune Tome I

Chapitre 28: Nous sommes suivis

De longues journées passèrent ainsi.
Navigation le jour et repos sur les berges la nuit.

Néanmoins, Aragorn et les deux elfes sentaient qu'ils étaient suivis et cela ne les rassuraient pas du tout.

Certes, il y avait Gollum, et ce, depuis avant la Moria mais ils leur semblaient que des patrouilles d'orques et d'Uruk-Hais soient à leur trousses.

Aussi, les nuits n'étaient-elles pas reposantes pour ce trio notamment.

Un soir, ils s'arrêtèrent comme de coutume sur la berge occidentale de l'Anduin.

Les hobbits installaient leurs affaires et déjà, Frodon dormait.

Elenwë avait remarqué que le Semi-Homme semblait dormir beaucoup mais qu'il n'était jamais vraiment reposé. Et plus le temps passait, et plus cela se voyait. Cela devait être l'influence de l'Anneau. Pauvre Frodon ! Mais qu'avait-il fait pour mériter un tel fardeau ?

Elenwë adorait discuter avec les hobbits qui étaient des Petites Gens très joyeux et simples. Elle voyait bien que tous ces soucis pesaient à Frodon.

Sam faisait de son mieux pour l'apaiser mais sans grand succès. Mais Elenwë trouvait l'amitié qu'il portait à Frodon attachante.

Quel malheur s'il arrivait du mal aux hobbits ! Les gens comme eux ne sont pas faits pour la guerre.

Alors qu'elle réfléchissait ainsi, Boromir la regardait, étonné de la voir si soucieuse.

— Et bien! Où est donc passée votre légendaire bonne humeur Elenwë? Lança t-il.

Elenwë sursauta, surprise à l'entente de son prénom.

— Oh... Pardonnez moi Boromir, je... m'étais perdue dans mes pensées.

— J'ai vu cela ! Fit-il en souriant.

Gimli s'activait avec Sam pour préparer un repas.

— Il auront besoin de feu... dit alors Legolas qui s'était approché. Elenwë que diriez vous d'aller en chercher avec..

— Moi ! Fit Boromir. Je vous accompagne. Allons-y

Elenwë rit devant l'air outré de Legolas qui ne devait pas avoir l'habitude qu'on lui coupe la parole...
Elle ne pouvait pas se douter qu'en fait, il allait lui proposer d'y aller avec lui pour continuer à la surveiller du coin de l'œil.

— Avec plaisir Boromir, allons-y !

Elenwë se leva tout en devisant joyeusement avec le Gondorien.

Aragorn surprit un éclat peu sympathique dans le regard de Legolas et ricana intérieurement. Il était jaloux ?

Les sentiments de Legolas à l'égard de la jeune elfe étaient évidents et de son côté, Aragorn était persuadé qu'Elenwë aussi aimait Legolas.

Il soupira. Ne pouvaient-ils pas le voir ?

Alors qu'au campement ils s'affairaient, Elenwë et Boromir ramassaient du bois en discutant avec son compagnon.

L'homme lui parlait de la beauté de son pays et de sa cité, Minas Tirith.

Il la décrivait avec tant de chaleur et d'affection qu'Elenwë dit:

— En vérité, je ne serai satisfaite que lorsque je l'aurai vue de mes propres yeux. Elle paraît magnifique !

— Elle l'est véritablement ! C'est le cœur de notre pays, gardée par Osgiliath. Comme mon pays me manque ! Mais plut aux Valars que j'y sois bientôt. Mon petit frère m'y attend.