Chapitre 14: Chute

1.4K 113 29
                                    

*Juste avant*

Mais soudain, les flèches recommencèrent à retomber et ils voulurent les éviter.

Elenwë fit un écart et se retrouva dangereusement près du bord. Elle perdit l'équilibre et tomba.

Legolas, qui avait regardé dans sa direction, sentit son cœur s'arrêter.

Il s'approcha en courant du bord et hurla:

— ELENWË!

Son cœur s'emballa et une profonde angoisse l'envahit. Ses yeux commencèrent à lui piquer et à devenir humides.

Il réalisa à ce moment qu'il tenait réellement à la jeune elfe.

Il commença à paniquer quand il entendit:

— Je suis là! Tout va bien!

Legolas se pencha, espérant qu'il n'avait pas imaginé cette voix.

Il vit la jeune elfe qui le regardait d'en bas, se retenant aux aspérités de la roche. Elle était collée à la paroi, les yeux levés vers lui.

— J'ai un peu de mal à tenir. Vous pourriez m'aider?

Legolas réagit et tendit sa main à Elenwë.
Elle attrapa la main de l'elfe et il la hissa vers le haut.

Hannon le. Fit-elle en adressant un faible sourire à Legolas.

Une fois ces deux pieds sur la surface horizontale, il l'empoigna brusquement par le bras et l'écarta du bord.

Une fois à une distance respectable, il l'entoura de ses bras et soupira.
Elenwë sentit les muscles de Legolas se détendre.

— Faîtes attention! Vous m'avez fait peur.

Elenwë s'en voulut de profiter de ce moment pour emplir ses narines de l'odeur du fils de Thranduil.
Mais elle restait là, entourant de ses bras le torse de l'elfe.

Ils finirent par se séparer en entendant un grand craquement.

Ils se tournèrent vers le pont et le virent se rompre juste au pied du Balrog, et la pierre sur laquelle il se tenait s'écroula dans le gouffre, tandis que le reste demeurait en équilibre frémissant comme une langue de rocher projetée dans le vide.

Le Balrog chuta dans les ténèbres.

La Compagnie respira.

Les orques reprirent leur lancers de flèches de plus belle et Gandalf qui avait vu le Balrog tomber se tenait toujours là, sur le pan de l'arche restant au dessus du vide.

À ce moment, tous crurent qu'ils allaient réussir à fuir. Mais.. le fouet du Balrog claqua dans l'air et attrapa le magicien par la cheville.

Déséquilibré, Gandalf laissa tomber son épée et son bâton dans le gouffre.

Entraîné par le fouet qui le tirait vers le bas, Gandalf commença à chuter et se rattrapa au rebord du pont.

Elenwë s'éloigna de Legolas et se précipita vers son plus vieil ami.

Gandalf la regarda s'avancer sur le pont et cria:

— Fuyez ! Pauvres fous !

Et il lâcha prise.

Avec la perte de Gandalf, c'est le cœur d'Elenwë qui chutait dans sa poitrine.

— MITHRANDIR ! Non !

— Gandalf ! Crièrent les autres.

Mais ce n'était pas un rêve.

Hélas.

Elenwë s'approcha encore du bord. Peut-être n'était-ce pas aussi profond qu'on pouvait le croire ? Gandalf a sûrement survécu, il ne peut pas mourir ainsi.

Le pont fit entendre un craquement sinistre.

Aragorn hurla :

— Nous devons continuer ! Allons-y !

Il attrapa Frodon qui se débattait et courut vers les étages supérieurs. Les autres hobbits suivirent tout comme Boromir et Gimli.

Legolas attrapa la main de Elenwë et la traîna vers la sortie.

Ils coururent à perdre haleine pendant plusieurs minutes.

Enfin, de la lumière apparut au bout du couloir et ils sortirent enfin à l'air libre.

Les hobbits s'effondrèrent au sol, pleurant toutes les larmes de leur corps.

Elenwë, dont Legolas avait lâché la main, s'éloigna un peu et tomba à genoux sur les rochers.

Un flot de tristesse et d'angoisse l'envahit alors.

Elle luttait en vain contre les émotions mais sentait son sang bouillonner.

Elle allait sombrer.

Aragorn, faisant un effort pour que sa voix reste ferme cria:

— Legolas ! Boromir ! Relevez-les ! Nous devons repartir !

— Pitié pour eux Aragorn ! Nous avons tous besoin de nous remettre. Protesta l'homme du Gondor, la voix prête à se briser et les yeux brillants.

— Si nous restons ici, nous trépasserons dans la nuit. Des régiments d'orques et de ouargues patrouillent dans la région. Redressez-les !

Boromir et Gimli redressèrent les hobbits et Legolas s'approcha d'Elenwë.

Il lui tendit la main et la releva.

Elle le regardait et murmura:

— Il est.. était mon plus vieil ami. Depuis de nombreuses années je le connaissais. Profond est mon désarroi.

— Je sais. Mais nous devons avancer.

Il poussa légèrement la jeune elfe dans le dos, l'obligeant à avancer.

Elle inspira profondément, tentant de calmer sa peine.

Legolas à côté d'elle n'en menait pas large non plus. Lui aussi sentait son cœur enfler de tristesse.

Les elfes ne pleuraient que très rarement. En fait, presque jamais.

Cela ne leur arrivait que lorsque quelque chose arrivait à la personne qu'ils aimaient profondément.

Si Legolas avait pu pleurer, il l'aurait fait.

Mais il pensait à l'incident de tout à l'heure.

Il avait cru qu'Elenwë était morte. Il avait eu si peur que les larmes avaient commencer à monter.

Il regarda intensément la jeune elfe.

Il l'appréciait autant ? Il ne s'en était pas rendu compte que cela était à ce point.
Mais est-ce qu'elle.. ?
Non. Il devait arrêter de penser à cela.   Elle ne pouvait pas l'aimer. Le cœur encore plus gros, il s'éloigna légèrement d'Elenwë.

Celle-ci trébucha et se rattrapa au bras du prince de la Forêt Noire

— Díheno (Pardon)

Legolas sourit en la voyant s'écarter brusquement de lui et rougir légèrement, un peu gênée.

Alors... il y aurait peut-être quelque chose? Il jubila, plein d'espoir.

La fille de la Lune Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant