Textes retrouvés, datés du 3 Janvier 2019 :
(Réécrits, retouchés le 20 Juillet 2019)
Ça faisait une éternité que j'avais pas rêvé ou du moins pas le souvenir d'avoir rêvé. Je crois que ça m'a fait un bien fou. À chaque fois que je retombe dans les écrans d'ordis je sous-estime le pouvoir d'être heureux et je sais que si je retombe quand je lirais ces mots je me dirais ''Bullshit'' ou alors ''N'importe quoi, j'étais con à l'époque'', pas aujourd'hui parce que je sais que c'est faux. Il y a quelques jours c'était le jeudi soir racontons le à la première personne, retournons dans le dans temps voulez-vous ?
Jeudi soir, 21, rue de la fontaine, Propriété des HOUBRE :
''J'ai des exercices de SPC pour demain vazy balek, en plus j'ai un DM et je dois faire un truc de français laisse tomber ça me saoule''
À ce moment-là je prends mon portable et commence à jouer en me disant que je ferai ça après le repas. 30 minutes après j'entends ma mère appeler pour le repas, sur ce point-là on ne trouvera pas grand-chose à me dire parce que j'aime la bouffe, et quand j'arrive dans la cuisine tout paraissait normal. C'était burger et ma mère et mon père n'en prenaient pas j'étais content ça me faisait deux hamburgers avec un steak à l'intérieur (parce que ma sœur prenait le steak de ma mère). Une fois installé, ma mère qui faisait une salade, commença à parler :
''Je vous le dis tout de suite je vais parler de choses qui fâchent.''
*Moi qui m'attendait à un sujet futile, celui-ci prit une tournure inattendue*
''J'ai été contacté par votre prof d'espagnol au sujet de vos notes''
*J'ai toujours été bon élève à l'école et depuis plusieurs mois j'étais tellement devenu accro aux technologies tel que l'ordinateur, ou le portable (surtout le portable en fait) que j'en oubliais de rêver, j'en oubliais ma famille, j'ai négligé tout ça pour une fausse idée du bonheur que ne satisfaisait que mon ego et la surface de mes envies. Et le fait que pendant 3-4 mois je m'enfonce dans une posture de vie magmatique, dégueulasse, que ça m'avait été fatal mais je ne le remarquais pas toujours dans une fausse bonne vie.*
(Pour la suite je ne referais que les grandes lignes parce que je ne me souviens pas de tout le discours)
''Ta prof m'a contacté parce que tes notes sont en chute libre, toi qui as toujours eu des super notes en espagnol tu n'en branles pas une. T'es toujours sur ton ordi ou sur ton portable, t'écoutes rien de ce qu'on te dit, chaque fois que je te dis que ce soir je viens te récupérer ici n'oublie pas, qu'à cela ne tienne tu oublies dans la minute, il y a plus qu'une seule chose dans ta vie : les écrans, les écrans, les écrans !!! Quand ta prof d'espagnol m'a téléphoné elle était au point de se demander s'il y avait eu des choses graves dans la famille Houbre sauf que non il y a rien il y a juste les écrans ! Ça me fait chier de me dire que t'as plein de capacités et que tu foutes plus rien !!''
*Elle avait raison sur toute la ligne si bien que je me suis retrouvé seul au milieu d'un océan de vérité et je ne pouvais pas le toucher parce que ça équivaudrait à dire que je m'étais réveillé et que j'allais réagir. Elle a continué à me hurler dessus et je sentais que quelque chose en moi réagissait, je sentais que quand elle m'engueulait... ''Ça'' marchait. Je n'allais bien sûr pas lui dire mais je voulais qu'elle continue. Et elle a continué, pendant 20 minutes, puis après elle m'a demandé mon avis, ce que j'en pensais, je pensais qu'elle avait raison mais en moi le changement qui s'était produit m'avait même coupé l'appétit, chose très rare, mais surtout m'empêchait de parler. Je ne pouvais rien dire j'étais bloqué psychologiquement. S'en est suivi une phase de vingt minutes ou je n'ai rien dit, ma sœur a quitté la table, mes parents m'ont posé des questions parce qu'il voyait bien que ça m'avait affecté profondément des questions du genre :
"Tu as des problèmes au lycée ? Tu te fais harceler ?"
Rien de tout ça chers parents juste une réalité que je me suis mangé dans la gueule et qui m'a coupé l'appétit et le désir de parler... Mon père a ensuite quitté la table allant se préparer pour courir et discrètement je suis allé sur la terrasse laissant ma mère seul dans la cuisine sur son portable. Je n'avais plus envie d'être dans la maison pour la discussion qui allait suivre, parce que comme à chaque fois je savais qu'il y aurait une suite à la discussion.*''A quoi nous sert la vie alors ? A quoi ça sert de devenir quelqu'un qu'on ne veut pas être ? Pourquoi l'homme a-t-il décidé de s'en prendre à son fondement en se faisant du mal ? Pourquoi doit-on toujours travailler ce qui ne nous plait pas avant de pouvoir éventuellement choisir une piste qui parait bien ? Pourquoi je suis malheureux ? Pourquoi je dois forcément être quelqu'un d'autre devant tous ces gens ? Et pourquoi tout le monde se sent obligé de jouer un personnage en société et sur les réseaux sociaux parce que l'homme est pervers ? Pourquoi l'Homme ? Bordel, pourquoi l'Homme tel qu'on le connait désormais existe... Maman, ce n'est pas contre toi, Papa non plus, mais aujourd'hui je suis malheureux, je suis intelligent je ''fonctionne'' bien, si ce n'est que je réfléchis sans doute trop pour la société actuelle : qui attend sans doute que nous soyons tous devenus des moutons afin de nous opprimer. Un monde où les esprits les plus forts ne sont plus vraiment les plus brillants, où sont passé les révoltés d'hier, n'ont-ils aucune descendance qui veuille se rallier à la cause d'un monde plus juste ? Un monde où les personnalités se font traquer puis assassiner pour défendre des causes vraiment nobles, où sont passé les révoltés d'hier, n'ont-ils pas un frère ou une quelconque famille qui veuille prendre les armes ? Un monde où les stars ne sont plus que des façades pour des marques, où sont passé les putains de révoltés ?!! Maman, Papa, comprenez-vous pourquoi je me cache ? Comprenez-vous pourquoi je fuis autant que faire se peut la Vie ? Comprenez-vous que je sacrifie mes heures de révision et de travail pour oublier ? Oublier que le monde ne tourne pas vraiment rond. Oublier que je suis le représentant d'une génération de connards ahuris qui ne pensent pas à ce que l'on va devenir et se sentent à peine concernés par le fait que notre vie ne dépend que de gens qui ne connaissent rien au quotidien de ceux qu'ils dirigent. Ah, ils vivent bien les simples d'esprits mais quand on en cherche une trace, on en trouve plus. Où sont passé les voix des chanteurs lorsqu'ils sortent de scène ? Où passent les mots des philosophes qui ne font que faire des comptes rendus du monde dans lequel nous vivons ? Où sont mes amis ? Qui sont mes amis, le sais-je au moins ? C'est bien gentil d'accepter votre monde, mais un jour il sera nôtre et on y pourra rien changer car déjà on se fera rattraper par nos futures générations... Qu'avez-vous à répondre à cela ?''
*C'est le genre de discours que j'aurais aimé tenir... Ce soir-là avec mes parents devant moi sur la terrasse sous un ciel étoilé magnifique je n'ai pu sortir toutes ces questions mais ma mère, après avoir écouté un discours pratiquement similaire, avait compris le nœud du problème. Elle n'a cependant pu me répondre, ce genre de questions méritent réflexions, de très longues réflexions, et elle ne put me disputer après ces aveux...*
Je comprends que les jeunes d'aujourd'hui cherche à s'oublier dans les fêtes que nous faisons tous, jeunes et cons que nous sommes... L'intelligence est un fléau qu'on réussit à oublier pas mal de gens : mais pas moi. Je dois faire face à ce mur qu'est l'intelligence et doit ainsi vivre malheureux. Mais je vivrai. Ma vie ne relèvera pas de l'exploit mais ce sera mon spleen à moi.
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Les écrits Morts
PoetryIer recueil : « Du Deuil » - Les écrits Morts - 29/06/2018 - 29/06/2019 - Ce que vous apprêtez à lire est un tranche de vie d'un ado qui a grandi depuis. Je gardais ces poèmes précieusement, je les publie peu importe qui ça gêne, ce sont mes œuvres...